L’or blond coule à flots dans les érablières du Québec
La saison hâtive laisse entrevoir une surproduction de sirop d’érable
Le redoux des derniers jours est annonciateur d’une saison abondante pour les producteurs de sirop d’érable au Québec dont les surplus iront faire croître l’inventaire qui est déjà très élevé.
L’eau d’érable coule à flots en Montérégie depuis 15 jours. Dans la région de Québec, l’activité est plus récente, mais dans tous les cas, les acériculteurs sont à l’oeuvre.
«L’idéal, c’est quand la température monte à 7 ou 8 degrés le jour et qu’elle descend à -3 degrés la nuit», explique Serge Beaulieu, président de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec.
Selon lui, les producteurs connaissent une saison hâtive, bien que la situation ne soit pas exceptionnelle.
«Elle est hâtive d’une dizaine de jours, mais c’est déjà arrivé qu’on fasse du sirop à ce temps-ci de l’année. Deux saisons sur cinq, je fais du sirop en février», a ajouté le président qui exploite aussi une érablière à Ormstown.
LOIN DE LA PÉNURIE
Avec 80 millions de livres de sirop en inventaire, on est bien loin de la pénurie qui a sévi sur le marché en 2009, a-t-il rappelé. En fait, les stocks n’ont jamais été aussi élevés qu’en ce moment, et la saison qui s’amorce succède à une année favorable pour les producteurs puisqu’ils ont ajouté 20 millions de livres dans l’inventaire en 2016.
«C’est quand il y a du produit de disponible que l’on est capable de faire de la promotion et de développer des marchés. Les marchés se développent chaque année de 6 % à 7 % parce qu’on fait connaître notre produit. On a besoin de cette réserve-là, car sinon on dépend des aléas du marché.»
Depuis trois ans, les acériculteurs connaissent de bonnes récoltes, et les prix demeurent stables, ajoute M. Beaulieu. Les prix sont établis entre les acériculteurs et l’association des érablières-transformateurs des produits de l’érable.
La Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec donne son approbation. Cette année, le prix du sirop doré versé aux producteurs est de 2,95 $ la livre.
AUCUNE INQUIÉTUDE
«Il n’y a aucune inquiétude dans l’industrie. C’est le statu quo au niveau des prix, car la convention est signée pour deux ans. On va reparler du prix l’année prochaine, dépendamment de l’inventaire.»
À part la collaboration de dame Nature, l’autre facteur qui aura un impact à la hausse sur l’inventaire est l’octroi de cinq millions de nouvelles entailles dans l’industrie à partir de cette année.