Constructeurs et télécoms s’allient pour le véhicule sans chauffeur
La cybersécurité et la puissance du réseau internet sont primordiales
BARCELONE | (AFP) Lutte contre les hackers, fiabilité de la connexion internet, casse-tête éthiques et juridiques: la voiture du futur fait face à de multiples défis auxquels les constructeurs et l'industrie des télécoms tentent de répondre en intensifiant leur collaboration.
Après une timide apparition en 2016, les prototypes de voitures connectées ont envahi cette année les allées du Congrès mondial de la téléphonie mobile (MWC), qui se déroule jusqu'à demain à Barcelone, en Espagne.
De multiples démonstrations sont proposées: payer son essence à partir du tableau de bord d'une Jaguar, recevoir prévisions de trafic et recommandations de restaurants via l'assistant numérique du simulateur Seat. Des vidéos montrent des camions Volvo lancés sur l'autoroute, le siège du chauf- feur vide. Industriels des télécoms et de l'automobile ont un double objectif: la voiture connectée, futur «smartphone sur roues» qui permettra de bénéficier de multiples applications. Et à plus long terme, la voiture autonome, sans conducteur.
DES OBSTACLES
Les obstacles restent nombreux. «Les voitures connectées posent un sérieux problème en termes de cybersécurité», a reconnu Jeff Massimilla, chargé de la cybersécurité chez General Motors, au cours d'un débat au MWC.
La grande crainte est qu'un hacker mal intentionné puisse s'emparer à distance d'une voiture connectée en piratant son système informatique, comme il le ferait pour un ordinateur.
Des voitures connectées ont été piratées pendant des tests en 2015. Et les attaques informatiques contre des objets connectés ont été multipliées par 4,5 entre 2015 et 2016, selon des chiffres présentés lundi par Masayoshi Son, PDG du géant japonais des télécoms Softbank.
BANDE PASSANTE
Autre enjeu crucial: la puissance du réseau internet.
«Quand les voitures (connectées) seront nombreuses sur les routes, il y aura un problème de débit et de bande passante pour faire fonctionner le système», souligne Guillaume Crunelle, analyste chez Deloitte.
Avec à la clé un risque d'accident pour les voitures sans conducteur.
Tous les espoirs sont donc placés dans la 5G, future technologie mobile annoncée pour 2020 qui doit permettre de connecter bien plus d'objets que l'actuelle 4G. PSA, Orange et Ericsson vont tester des voitures 5G, comme le fait déjà BMW avec l'opérateur sud-coréen SK Telecom.