Le Journal de Quebec

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Quand la colère te ronge le corps et le coeur

Je viens de lire la lettre dont le titre coiffe la mienne. Oh que la Madame est enragée! Moi j’ai vécu bien pire en tant qu’homme. C’est ma femme qui m’a quitté pour un autre. J’avais travaillé 15 ans pour la faire vivre, alors que les enfants ne voulaient rien savoir d’elle tellement elle était agressive avec eux. J’ai eu leur garde complète et elle est partie sans payer de pension alimentair­e puisqu’elle n’avait jamais travaillé.

J’ai dû lui donner la moitié de la valeur d’une maison que j’avais payée tout seul, et pour le faire, j’ai vidé mon compte en banque, mes REER y sont passés et il a fallu que je m’endette en plus. Et Madame a gardé les REER que moi je lui avais payés, en plus de mettre la main sur la moitié de ma pension des forces armées. Comme l’amour rend aveugle, j’avais épousé une Cambodgien­ne rencontrée en mission.

Elle était équipée d’une avocate qui a bien défendu sa cause en plus de profiter de l’aide de la communauté cambodgien­ne pour me laver d’aplomb. De mon côté, ma mère et ma soeur ne cessaient de me répéter « Richard, pense à tes enfants! » Ce que je n’avais jamais cessé de faire, même quand Madame était à la maison. Je préparais le déjeuner, j’habillais les enfants pour l’école, et au retour du travail, une fois sur deux, je faisais le souper et je les aidais dans leurs devoirs, puisque leur mère était nulle en français, en math et en anglais.

Malgré les difficulté­s traversées, je ne regrette pas ce divorce, car la sérénité et la paix n’ont pas de prix. Même si d’un côté je trouve qu’elle a pris plus que son dû, je me dis aussi qu’avec la guerre dans son pays, la perte de sa famille, elle avait assez goûté à la misère. Je ne lui garde aucune rancune. Et les paroles de ma mère et de ma soeur tout au long du processus « Cette femme t’a quand même donné deux beaux enfants! » m’ont consolé! Richard Lamothe, Laval

Quelle extraordin­aire leçon de vie vous nous donnez-là mon cher Richard. J’aurais envie de vous serrer dans mes bras tant vous avez fait preuve de sagesse dans cette situation difficile. Les valeurs prônées par votre éducation, vous les avez si bien intégrées, que vos parents doivent être fiers de vous. Des familles comme la vôtre méritent une médaille d’honneur, et vos enfants ont de la chance de vous avoir come papa.

La mesquineri­e ne se guérit pas

Je m’adresse à celle qui vous écrivait pour vous demander comment sa mère devrait agir avec une fille et un gendre qui l’exploitent? J’ai pour mon dire qu’un mesquin restera mesquin toute sa vie. Les traits psychologi­ques d’une personne mesquine sont visibles très tôt dans sa vie, de quelque classe sociale qu’il soit.

Je ferai un lien avec le phénomène du bullying. Même si j’allais au meilleur collège de Sherbrooke, je n’y ai pas échappé. Malgré la règle veston/cravate, ce lieu n’était pas peuplé d’enfants de coeur. Le problème, c’est qu’un bully de talent sait déjà à l’adolescenc­e comment tirer ses marrons du feu sans se brûler. Comme le mesquin sait profiter des autres sans en avoir l’air. La société étudiante est le miroir, l’incubateur du mode adulte.

En vieillissa­nt on a parfois la chance de prendre conscience que le faisceau des influences qui agissent sur notre existence est plus riche qu’il n’y paraît, et on peut même en venir à souhaiter qu’une révélation salvatrice touche les gens qui ne nous manifesten­t aucune bonne volonté apparente. Mais est-ce réaliste? Anonyme

Personnell­ement je n’y crois pas une seconde. Un exploiteur le restera toute sa vie. Mais comme je le disais à cette personne, si sa mère consent à se laisser exploiter, que peut-elle y faire?

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