ÉMU AUX LARMES
Les partisans du Canadien en veulent toujours à Marc Bergevin d’avoir échangé P.K. Subban
P.K. Subban a été touché droit au coeur par l'ovation des fans à son retour à Montréal, malgré la défaite des siens hier au Centre Bell.
Huit mois après la transaction envoyant P.K. Subban à Nashville en retour de Shea Weber, les partisans montréalais n’ont toujours pas pardonné à Marc Bergevin.
Les chandails jaunes au numéro 76 au nom de l’ancien défenseur du Tricolore étaient nombreux dans les gradins du Centre Bell, hier soir. Tantôt en appui à l’athlète exubérant, tantôt en guise de protestation.
Ému aux larmes sur la patinoire avant le match, P.K. s’est laissé bercer par cette vague d’amour des Montréalais.
Tous les spectateurs rencontrés par Le Journal avaient encerclé la date du grand retour de Subban à Montréal. Peu importe le prix du billet, ils y étaient pour l’applaudir à tout rompre.
«Je ne pardonnerai jamais cet échange de Bergevin. Il a répondu à la demande de son coach, Michel Therrien, qu’il a en- suite congédié», a lâché Carlot JR Theodat avant la rencontre.
«Je vais pardonner au directeur général seulement quand il sera mis à la porte», a ajouté Rick Hébert, un fan de Subban depuis les rangs juniors lorsque celui-ci évoluait avec les Bulls à Belleville. Il n’a d’ailleurs pas mis de temps à troquer son chandail du CH pour celui des Preds.
«Le Canadien l’a échangé et il nous manque maintenant du talent offensif sur l’équipe. Il manque d’animation pour générer des buts. Au moins, P.K. essayait quelque chose. Quand la rondelle tombait sur la glace, il était là. On ne pouvait jamais remettre en question sa volonté», a analysé Rosemond St-jean.
APPUI MONTRÉALAIS CHALEUREUX
Déjà, pendant la période d’échauffement, les yeux étaient rivés vers le territoire des visiteurs. Subban a reçu un accueil chaleureux.
Mais il était bien loin de s’attendre à l’ovation de près de cinq minutes avant les hymnes nationaux.
Les spectateurs l’ont applaudi à tout rompre lors d’une touchante ovation debout en visionnant à l’écran géant la présentation de 85 secondes de ses meilleurs moments avec la Sainte-flanelle. Sous un projecteur, Subban a versé des larmes, touché par les applaudissements nourris de la foule. Celle-ci a longuement scandé des «P.K., P.K., P.K.» bien sentis.
«Je m’attends à ce qu’il offre une grande performance. Il carbure dans ce genre de situation, a fait remarquer un partisan averti du CH, Philippe Lachance, venu spécialement encourager Subban. J’espère qu’il saura faire taire ses détracteurs.
«Je veux bien pardonner la transaction à Bergevin avec l’excellent début de saison de Shea Weber, mais depuis Noël, il me laisse sur mon appétit», a-t-il ajouté.
D’autres voulaient absolument revoir son fameux tourniquet. «Je veux qu’il donne son spectacle. Je prédis une soirée de deux buts et une passe avec des spin-o-ramas pour leur prouver qu’ils ont fait une erreur. P.K., c’est une manifestation de talents.»
APPLAUDI ET HUÉ
Le chouchou des partisans n’a pas mis de temps à hanter ses anciens coéquipiers, félicité par ses partisans, mais aussi hué par d’autres puisqu’il est maintenant dans le clan adverse. Il a manoeuvré habilement devant Alex Radulov et en fin de première période, il a mis en scène le but de Ryan Ellis.
«P.K. donne un spectacle. Il aime ces situations. Le scénario rêvé, c’est que les Predators gagnent en prolongation avec un but gagnant de Subban. Le Canadien aurait au moins un point», a souhaité Claude Jetté, arborant son chandail des Predators au nom de Subban alors que sa femme, Nathalie Carignan, portait celui du Canadien.
Leurs souhaits n’ont pas tous été exaucés. Mais en bons partisans du CH, ils ont vu leur équipe empocher les deux points. Et Subban repartir de Montréal avec un point à sa fiche, un 13e à ses 11 derniers matchs.