Billy Talent brasse la cage
La formation canadienne a offert un amalgame de chansons nouvelles et de vieux succès
S’il y a un groupe rock qui ne perd rien de sa fougue au fil du temps, c’est bien Billy Talent. Le groupe canadien a offert avec aplomb un solide programme de hits, hier, au Centre Vidéotron, devant un parterre agité.
C’était soir de rock à la manière old school dans l’amphithéâtre. Pas d’écrans géants, pas de mise en scène particulière, mais un quatuor de musiciens de feu, qui jouait devant un rideau à l’image de la pochette du dernier album de Billy Talent, Afraid of Heights.
Sous un projecteur rouge, le guitariste Ian D’sa est venu donner les premières lignes de Devil in a Midnight Mass. L’immense rideau noir est tombé sous les cris ahurissants de la foule. Un moshpit s’est immédiatement formé et on a vu le premier crowdsurfer. Tout ça en moins de 30 secondes. La soirée s’annonçait électrisante.
Devant toute cette agitation, le chanteur Ben Kowalewicz a demandé aux hommes de prendre soin des filles dans la foule. Puis, la pédale au plancher, Billy Talent a entrepris des allersretours entre son plus récent et son plus vieux matériel.
La foule s’est soulevée d’un seul mouvement avec This Suffering, avant que la nouvelle Big Red Gun, une pièce qui dénonce l’accès trop facile aux armes, ait un effet rassembleur.
TRUMP ET LES NORDIQUES
Parlant d’armes, Ben Kowalewicz s’est permis un interlude sur Donald Trump. «À un spectacle de Billy Talent, que vous soyez gai, Blanc, Noir ou juif, ici, tout le monde est pareil!» a-t-il lancé la rage au coeur.
La foule, majoritairement trentenaire et quadragénaire, lui a démontré toute son approbation. Encore plus quand le chanteur a mis, bien en évidence devant la batterie, deux chandails des Nordiques lancés par des spectateurs.
Malgré l’énergie incroyable de Ben Kowalewicz, impossible de passer sous silence l’absence du batteur Aaron Solowoniuk, atteint de la sclérose en plaques. Remplacé par Jordan Hasting, d’alexisonfire, il s’agit de la toute première tournée du groupe sans lui.
UN RAPPEL EXPLOSIF
Le spectacle a poursuivi son crescendo. La foule s’époumonait pendant Surprise! Surprise!, et les plus fidèles ont été ravis d’entendre The Ex, que le groupe ne faisait plus en spectacle depuis plusieurs années.
Mais pas question de nous laisser sur notre appétit. Le rappel fut explosif, alors que se sont alignées Fallen Leaves, Try Honesty et Viking Death March.
MONSTER TRUCK INDESTRUCTIBLE
Le groupe canadien Monster Truck, des habitués de Québec, a brûlé les planches avec son rock pesant aux accents soul et ses éclairages hyperactifs.
Leur prestation déchaînée de 45 minutes nous en a mis plein les oreilles. Quelques minutes avant, The Dirty Nil nous avait tout donné devant une foule moins attentive.