Le Journal de Quebec

Les parties lancent un appel au calme

L’avis de grève générale illimitée à compter du 13 mars est cependant toujours en vigueur

- Taïeb Moalla l Tmoallajdq — Avec la collaborat­ion de Stéphanie Martin

Loin des propos incendiair­es de mercredi du maire Labeaume, la direction et le syndicat des chauffeurs du Réseau de transport de la Capitale (RTC) ont tenté hier de calmer le jeu pour éviter le déclenchem­ent d’une grève générale illimitée à partir du 13 mars.

«Il faut laisser le jeu un peu plus calme et reprendre le contrôle de la négociatio­n», a plaidé Rémy Normand.

Ces propos tranchaien­t clairement avec ceux de Régis Labeaume qui appréhenda­it la veille «une méchante révolte de la population» advenant une grève.

Hier matin, le maire de Québec a d’ailleurs semblé mettre de l’eau dans son vin. «Rémy [Normand] vous a dit ce qu’il en était. Nous autres, on est tout à fait disponible­s pour négocier», a-t-il assuré, conciliant.

LE SYNDICAT RÉCLAME UN « BLITZ »

Au même moment, le Syndicat des employés du transport public du Québec métropolit­ain (SETPQM), qui représente les 950 chauffeurs du RTC, a insisté sur sa volonté de négocier avec l’employeur, malgré l’avis de grève expédié cette semaine.

«Cet avis de grève ne met pas fin à la négociatio­n. Bien au contraire. Cela nous donne une douzaine de jours pour mener à bien un blitz de négociatio­n», a soutenu Ghislain Dolbec, président du Syndicat, hier.

Ce dernier a expliqué le dépôt de l’avis de grève devant le Tribunal administra­tif du travail (TAT) par «les délais extrêmemen­t serrés» imposés par la loi 24. Sans cette nouvelle législatio­n, «cet avis de grève n’aurait pas été émis, du moins pas à ce moment-ci», a-t-il juré.

Des pourparler­s ont eu lieu hier après-midi entre les deux parties. Au moins quatre autres rencontres de négociatio­ns sont prévues la semaine prochaine, a-t-on fait valoir côté syndical.

Interrogé sur les principaux enjeux de la négociatio­n, le syndicat affilié à la CSN a évoqué «l’amplitude du travail». Actuelleme­nt, les chauffeurs du RTC ont des «quarts de travail» coupés à l’intérieur d’une journée normale de 12 heures. L’employeur voudrait augmenter cette amplitude. Or, le syndicat refuse fermement cette demande.

LES SERVICES ESSENTIELS

Si les discussion­s devaient échouer, les parties se retrouvera­ient bientôt devant le TAT pour convenir des modalités précises des services essentiels à mettre en place. Tout comme c’était le cas lors du dernier conflit de travail de 2004, les autobus continuera­ient à circuler en semaine, durant les heures de pointe, en matinée et en après-midi. Par contre, il n’y aurait a priori aucun bus en fin de semaine cette fois-ci, a soutenu le syndicat.

Sans convention collective depuis le 30 juin 2016, les chauffeurs du RTC ont récemment accordé, à 95 %, un mandat de grève à leur exécutif syndical.

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Outre le débranchem­ent du système Nomade dans les autobus du RTC, le syndicat n’exclut pas d’exercer d’autres moyens de pression dans les prochains jours.
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