Les parties lancent un appel au calme
L’avis de grève générale illimitée à compter du 13 mars est cependant toujours en vigueur
Loin des propos incendiaires de mercredi du maire Labeaume, la direction et le syndicat des chauffeurs du Réseau de transport de la Capitale (RTC) ont tenté hier de calmer le jeu pour éviter le déclenchement d’une grève générale illimitée à partir du 13 mars.
«Il faut laisser le jeu un peu plus calme et reprendre le contrôle de la négociation», a plaidé Rémy Normand.
Ces propos tranchaient clairement avec ceux de Régis Labeaume qui appréhendait la veille «une méchante révolte de la population» advenant une grève.
Hier matin, le maire de Québec a d’ailleurs semblé mettre de l’eau dans son vin. «Rémy [Normand] vous a dit ce qu’il en était. Nous autres, on est tout à fait disponibles pour négocier», a-t-il assuré, conciliant.
LE SYNDICAT RÉCLAME UN « BLITZ »
Au même moment, le Syndicat des employés du transport public du Québec métropolitain (SETPQM), qui représente les 950 chauffeurs du RTC, a insisté sur sa volonté de négocier avec l’employeur, malgré l’avis de grève expédié cette semaine.
«Cet avis de grève ne met pas fin à la négociation. Bien au contraire. Cela nous donne une douzaine de jours pour mener à bien un blitz de négociation», a soutenu Ghislain Dolbec, président du Syndicat, hier.
Ce dernier a expliqué le dépôt de l’avis de grève devant le Tribunal administratif du travail (TAT) par «les délais extrêmement serrés» imposés par la loi 24. Sans cette nouvelle législation, «cet avis de grève n’aurait pas été émis, du moins pas à ce moment-ci», a-t-il juré.
Des pourparlers ont eu lieu hier après-midi entre les deux parties. Au moins quatre autres rencontres de négociations sont prévues la semaine prochaine, a-t-on fait valoir côté syndical.
Interrogé sur les principaux enjeux de la négociation, le syndicat affilié à la CSN a évoqué «l’amplitude du travail». Actuellement, les chauffeurs du RTC ont des «quarts de travail» coupés à l’intérieur d’une journée normale de 12 heures. L’employeur voudrait augmenter cette amplitude. Or, le syndicat refuse fermement cette demande.
LES SERVICES ESSENTIELS
Si les discussions devaient échouer, les parties se retrouveraient bientôt devant le TAT pour convenir des modalités précises des services essentiels à mettre en place. Tout comme c’était le cas lors du dernier conflit de travail de 2004, les autobus continueraient à circuler en semaine, durant les heures de pointe, en matinée et en après-midi. Par contre, il n’y aurait a priori aucun bus en fin de semaine cette fois-ci, a soutenu le syndicat.
Sans convention collective depuis le 30 juin 2016, les chauffeurs du RTC ont récemment accordé, à 95 %, un mandat de grève à leur exécutif syndical.