Un Trump normal ?
Lors de sa première intervention devant le congrès, le président Donald Trump a soulevé une quasi-unanimité d’une façon à laquelle il ne nous avait pas habitués: il a été bon.
Présentant un texte élégamment rédigé d’une manière qui, sans être transcendante, relevait d’une sobriété très présidentielle, il est allé là où on ne l’avait pas encore vu. Trump est sorti de sa campagne permanente pour revêtir les habits rassembleurs du commandant en chef.
Sur la forme, même les démocrates s’entendent pour dire que le président s’est montré à la hauteur de ce qui est attendu d’une personne occupant une fonction aussi prestigieuse. Dans la presse américaine, on peut lire les confidences de certains conseillers espérant que leur patron se soit plu à recevoir autant d’accolades.
Plus soucieux de son image qu’aucun autre politicien, sera-t-il tenté de s’en tenir désormais à ce style?
NÉANMOINS
Cela dit, Donald Trump est-il vraiment capable de changer? De devenir définitivement présidentiel? L’homme n’en est toujours qu’à un gazouillis d’en revenir aux hurlements...
Il est aussi permis de se demander si un Trump normalisé dans les pratiques politiciennes serait accepté par sa propre base. N’est-ce pas justement sa manière de «parler droit» sans jamais s’excuser qui lui a permis de s’imposer?
En outre, si le ton change, sa politique demeure remarquablement clivante. On peut difficilement appeler le pays à l’unité en fermant les frontières à des ressortissants ayant droit de résidence aux États-unis. Comment pourra-t-on baisser les impôts tout en augmentant les dépenses et en diminuant le déficit?
TROUBLANTS
À la fin, les plus gros problèmes restent. Encore hier, les histoires de liens troublants entre des responsables de son administration et la Russie occupaient le devant de la scène. Ça n’ira pas en s’améliorant.
Néanmoins, si Trump pouvait simplement arrêter de toujours s’exprimer en lettres majuscules, tout le monde s’en porterait mieux, à commencer par luimême.