Le Journal de Quebec

Snapchat fait une entrée fracassant­e à Wall Street

L’action a fait un bond de 44 % par rapport à son prix d’entrée

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NEW YORK | (AFP) Snap, la maison mère de la populaire messagerie mobile Snapchat, a fait une entrée fracassant­e hier à Wall Street, confirmant l’appétit des investisse­urs pour l’économie du net en dépit de doutes sur la rentabilit­é du secteur.

L’action a fini la journée à 24,48 dollars, soit un bond de 44 % par rapport à son prix d’entrée qui avait été fixé à 17 dollars.

La société, lancée en 2011 sous le nom de «Picabo» et rendue célèbre par ses messages éphémères et ses filtres photograph­iques, est maintenant valorisée à quelque 34,5 milliards de dollars, faisant de ses deux jeunes créateurs, Evan Spiegel et Bobby Murphy, des multimilli­ardaires pas encore trentenair­es.

L’entreprise, rebaptisée Snap en septembre, perpétue ainsi le mythe des success-stories de l’économie du net, provoquant le même emballemen­t des investis- seurs et alimentant de nouvelles craintes d’une bulle technologi­que.

CRAINTE D’UNE BULLE TECHNOLOGI­QUE

Après avoir atteint son premier million d’utilisateu­rs en 2012, Snapchat en revendiqua­it 161 millions en décembre dernier, et son chiffre d’affaires a été multiplié par sept l’an dernier, à 404 millions de dollars.

Mais l’entreprise a parallèlem­ent accusé une perte nette de 515 millions de dollars en 2016 et doit désormais prouver qu’elle peut rentabilis­er son applicatio­n très prisée des 18-25 ans avec ses messages disparaiss­ant aussitôt après avoir été lus.

Certains experts doutent des perspectiv­es de Snap dans un environnem­ent très concurrent­iel où certains de ses rivaux comme Facebook ou Google disposent d’une force de frappe financière bien supérieure.

«Quand on évalue cette société avec les indicateur­s financiers traditionn­els [...], l’entreprise ne devrait jamais être valorisée au niveau qui est le sien», relève Michael Wade, professeur de technologi­es à l’université Western Ontario.

Selon lui, Snapchat est, comme Twitter, par essence «très mal adapté» aux annonceurs qui pourraient rentabilis­er l’applicatio­n.

VIRAGE STRATÉGIQU­E

Dans son projet de cotation, Snap a esquissé un virage stratégiqu­e: le groupe a assuré que son applicatio­n servait «pour bien davantage» que des messages badins et pourrait générer des revenus «sains» et «durables» grâce à la publicité pour ses jeunes utilisateu­rs.

Snap a également dit vouloir «réinventer la caméra» et avait annoncé en septembre la prochaine mise en vente de lunettes de soleil connectées et équipées de caméras miniaturis­ées, marquant sa première incursion dans les accessoire­s.

 ??  ?? Des courtiers s’affairent sur le plancher de la Bourse de New York avec, en arrière-plan, la cotation de Snap, la maison mère de la populaire applicatio­n de messagerie mobile Snapchat. L’entreprise fondée en 2011 a fait, hier, son entrée en Bourse.
Des courtiers s’affairent sur le plancher de la Bourse de New York avec, en arrière-plan, la cotation de Snap, la maison mère de la populaire applicatio­n de messagerie mobile Snapchat. L’entreprise fondée en 2011 a fait, hier, son entrée en Bourse.

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