Le Journal de Quebec

La maladie l’a forcée à quitter la Gaspésie

Elle réclame au ministre Barrette l’implantati­on d’un service d’hémodialys­e dans la péninsule gaspésienn­e

- Nelson sergerie

GASPÉ | Une jeune femme maintenant âgée de 24 ans a dû abandonner ses études, son travail et quitter ses amies de Gaspé du jour au lendemain afin de déménager à Rimouski pour suivre des traitement­s d’hémodialys­e.

Lorsque les médecins ont annoncé le 9 février 2015 à Gui-gabrielle Boulay Fortin qu’elle devait faire ses bagages et déménager de sa ville natale en raison de son insuffisan­ce rénale, elle était sous le choc.

Les médecins ne lui ont même pas laissé une journée pour s’organiser qu’elle devait déjà partir pour Rimouski.

Elle était alors au tout début de sa session collégiale. Elle avait commencé un stage en éducation spécialisé­e, mais elle a dû refaire tous ses plans et cesser ses études pour un moment.

Le service d’hémodialys­e n’est pas offert en Gaspésie. Il était impensable pour elle de faire 764 kilomètres aller-retour trois fois par semaine entre Gaspé et Rimouski pour subir ses traitement­s qui la maintienne­nt en vie.

DÉMÉNAGER

Elle a donc fait comme les autres Gaspésiens dans sa situation et elle a déménagé.

«C’est primordial d’avoir le service d’hémodialys­e à Gaspé, dit-elle au bord des larmes. C’est tellement difficile. Pensez aux personnes. J’aimerais ça qu’il ait les deux pieds dans la maladie pour voir à quel point il n’y a rien d’évident», lance-t-elle au ministre de la Santé, Gaétan Barrette, pour justifier l’implantati­on d’un tel service à Gaspé.

Depuis deux ans, elle dit avoir dépensé environ 25 000 $ en frais de toutes sortes parce que le service n’est pas offert à une distance raisonnabl­e de chez elle.

Mme Boulay Fortin souffre d’insuffisan­ce rénale depuis l’âge de huit ans. Malgré les traitement­s à Rimouski, elle a dû se rendre à l’évidence qu’une greffe de rein était nécessaire.

Elle a donc dû déménager à Québec pour subir l’opération.

Par chance, sa mère a accepté de lui donner un rein, ce qui a accéléré le processus.

Après une série de tests d’un an pour s’assurer de la compatibil­ité, l’opération s’est réalisée en octobre dernier. Elle peut maintenant vivre sa vie sans devoir aller à l’hémodialys­e.

«J’ai la chance d’être jeune et d’avoir la forme pour recevoir une greffe. C’est ma mère qui m’a donné son rein», souligne Mme Boulay Fortin.

UN MINIMUM POUR GASPÉ

«Avoir ce service à Gaspé est un minimum. On vit déjà quelque chose de gros quand on est malade. Nous, on veut être avec nos proches, avoir du soutien et avoir une vie normale. Quand j’étais à Rimouski, ça m’aurait fait du bien d’avoir l’impression d’être une fille de 22 ans qui a une vie normale», lance comme message Mme Boulay Fortin, qui habite maintenant à Québec pour les études.

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Trois fois par semaine, Gui-gabrielle Boulay Fortin devait subir des traitement­s d’hémodialys­e afin de purifier son sang puisqu’elle souffrait d’insuffisan­ce rénale.

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