Une victime d’attouchements sexuels dégoûtée de la justice
Son agresseur obtient sa libération après 13 jours de prison
SOREL | Une femme victime d’attouchements sexuels de la part d’un ambulancier est scandalisée alors que son agresseur est sorti de prison après seulement 13 jours.
«Le système de justice est conçu pour les criminels. Ils peuvent demeurer en liberté même s’ils sont reconnus coupables. Ça me déçoit énormément», a-telle dit.
L’ambulancier Claude Demers, 35 ans, a été condamné à trois ans et demi de prison le 17 février. L’ancien ambulancier dans le secteur de Sorel a été reconnu coupable de 10 chefs d’accusation en octobre 2016, allant de contacts sexuels à agression sexuelle sur cinq victimes.
Les faits reprochés se sont produits entre 2008 et 2011.
APPEL DE LA SENTENCE
Or, moins de deux semaines après sa condamnation, il a été remis en liberté puisqu’il a l’intention d’en appeler de sa sentence.
Une de ses cinq victimes a accepté de témoigner de la peur qu’elle ressent de savoir son agresseur à nouveau en liberté alors qu’il a été reconnu coupable. Elle craint de devoir de nouveau monter dans une ambulance.
Alors qu’elle avait 15 ans, elle avait été transportée en ambulance par Claude Demers en raison de ses idées suicidaires. Pendant le trajet qui la menait à l’hôpital, Demers lui avait fait des attouchements aux seins et lui avait dit qu’ils étaient tellement gros qu’on ne voyait pas ses pieds.
Elle a porté plainte puisqu’elle trouvait inacceptable qu’un ambulancier pose ce type de geste alors qu’elle avait confiance en lui.
Claude Demers a été arrêté en 2012. La victime affirme avoir trouvé très longues les démarches judiciaires et elle a poussé un soupir de soulagement lorsqu’il a été reconnu coupable et a reçu sa sentence après presque cinq ans de délais judiciaires.
Or, son état de bien-être n’a duré que 13 jours puisqu’il a été libéré le 1er mars.
«On m’avait avertie que je m’embarquais dans une procédure de plusieurs années. Là, je veux juste entendre le verdict final», a ajouté celle qui est maintenant une jeune adulte et qui veut mettre ce triste événement derrière elle.
GRAVITÉ DES GESTES
En plus d’en appeler du verdict, l’avocat de M. Demers, Me Günar Dubé, conteste également la décision du juge qui a rejeté sa requête de type Jordan en raison des délais déraisonnables du processus judiciaire. Selon une décision de la Cour suprême, les délais devraient être d’un maximum de 18 à 30 mois.
La victime aurait aimé que l’accusé reconnaisse ses gestes plutôt que de nier comme il le fait depuis son arrestation en 2012. Elle affirme que si la vie de son agresseur a changé en raison de la médiatisation du dossier, celle des victimes a changé à tout jamais à cause de la gravité de ses gestes. «Il n’y a aucune sentence qui peut enlever le mal qu’il nous a fait», a conclu la victime.
« Il n’y a aucune sentence qui peut enlever le mal qu’il nous a fait » – La victime