Le Journal de Quebec

Gagné se démarque

Le Canada perd 4-1 contre la Colombie

- Pierre Durocher

MIAMI | Le Canada a encaissé un revers de 4 à 1 hier face à la Colombie à la Classique mondiale de baseball, mais le releveur de 41 ans Éric Gagné a possibleme­nt gagné des points en vue d’un retour dans les ligues majeures.

En deux manches et un tiers de travail, l’athlète de Mascouche a limité l’adversaire à un simple, un but sur balles, et a réussi deux retraits au bâton. Ses balles rapides ont atteint 94 milles à l’heure.

«Les sceptiques sont nombreux dans la salle, mais je sais que je suis encore capable de lancer dans les majeures», a dit un Gagné plus déterminé que jamais.

«Je me sens vraiment bien. Ça fait neuf mois que je m’entraîne sérieuseme­nt. Vous allez être obligés de me croire!»

Gagné s’est retrouvé au monticule dans une situation qui lui est familière, soit avec les buts remplis et deux retraits à la sixième manche.

TROP ENFLAMMÉ

Il a toutefois accordé un but sur balles à Jhonatan Solano, ce qui a valu un troisième point à l’équipe colombienn­e.

«J’étais nerveux, un peu trop excité et un brin effrayé en me présentant au monticule. L’adrénaline coulait à flots dans mes veines», a confié Gagné, dont la dernière présence dans les majeures remonte à 2008.

«Mes tirs ont manqué de précision au départ. Je voulais en faire un peu trop et j’ai commis une erreur de recrue dans le choix de mes lancers. Je me suis retrouvé avec un compte de trois balles et aucune prise, et Solano a su soutirer un but sur balles.» Gagné a su se ressaisir par la suite. «J’ai apprécié mon rendement lors des deux manches suivantes. Mes balles cassantes étaient efficaces. On a besoin de cela, en vieillissa­nt! C’est dommage qu’il y ait eu ce satané but sur balles...»

Gagné a effectué 33 lancers et enregistré 19 prises. Il se sent prêt à lancer durant une ou deux autres manches ce soir, lorsque le Canada affrontera les ÉtatsUnis au stade des Marlins (19 h).

Avec une fiche de 0-2, l’équipe canadienne n’a plus que de très minces chances de se qualifier pour la ronde suivante. Il faudrait que la formation dirigée par Ernie Whitt parvienne à battre les Américains par une marge de quatre points ou plus.

L’attaque du Canada a été limitée à cinq maigres coups sûrs par les lanceurs colombiens Julio Teheran (des Braves d’atlanta), Yohan Pino et Dayan Diaz.

Le seul point a été produit en première manche par le meilleur frappeur de l’équipe, Freddie Freeman.

«On a connu un bon début de match, mais les lanceurs colombiens nous ont muselés par la suite, a commenté Freeman, le gros cogneur des Braves. Je savais que Teheran serait coriace, mais c’est surtout Pino qui m’a surpris.»

Freeman a été élogieux à l’égard de Gagné. «J’ai grandi en Californie et je l’ai vu lancer à ses belles années avec les Dodgers. J’ai été impression­né par son changement de vitesse. Il est bien possible qu’une équipe lui accorde une chance de faire ses preuves prochainem­ent. C’est ce qu’on souhaite à Éric.»

HEUREUX D’AIDER LES JEUNES

Peu importe ce que l’avenir lui réservera, Gagné savoure cette expérience à la Classique mondiale, où il a l’occasion de donner des conseils aux plus jeunes.

Il prédit d’ailleurs que le lanceur droitier Jesen Therrien sera le prochain Québécois à atteindre les ligues majeures.

«J’aime travailler avec les jeunes, a-t-il dit. Je sais que je peux les aider à réaliser leurs ambitions. Ils ont besoin d’encouragem­ent.»

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Éric Gagné, que l’on voit ici à l’entraîneme­nt, espère utiliser la Classique mondiale comme tremplin pour un retour dans les ligues majeures.

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