Le Journal de Quebec

LES étudiants FUIENT de PLUS En PLUS La médecine FAMILIALE

Quelque 85 postes sont demeurés vacants après le premier tour de jumelage

- Héloïse Archambaul­t l Harchambau­ltjdm archambaul­t @quebecorme­dia.com 800 521-4545 8038

Les mesures «coercitive­s» du gouverneme­nt à l’égard des omnipratic­iens ont eu raison des futurs médecins, déplore le syndicat. Encore plus de postes en médecine familiale ont été laissés vacants par les étudiants cette année.

«C’est clair que c’est très préoccupan­t, réagit le Dr Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipratic­iens du Québec (FMOQ). J’ai l’impression qu’on est en train de vivre l’effet réel de ce qu’on dénonce depuis deux ans et demi.»

PIRE QU’EN 2016

Au total, 85 postes de médecine familiale dans les quatre facultés étudiantes du Québec ont été laissés vacants au premier tour du Service canadien de jumelage des résidents, selon les données publiées le 2 mars dernier.

Globalemen­t, 17 % des postes sont libres (85 sur 500). Il s’agit d’une hausse par rapport à l’an dernier, alors que 67 postes étaient libres après le premier tour (14 %).

À titre comparatif, seulement 10 postes sont vacants pour toutes les autres spécialité­s au Québec ( voir tableaux).

«Il est évident que ce n’est pas [la médecine familiale] le choix qui les tente le plus», ajoute le Dr Godin.

Chaque année, les étudiants finissant leur doctorat en médecine postulent pour un poste en résidence, dans la spécialité de leur choix. Ils peuvent envoyer leur candidatur­e à plusieurs endroits.

PARTOUT AU QUÉBEC

L’université Laval arrive en tête, avec 35 postes libres en médecine familiale, dont 11 à Québec. À l’université Mcgill, 10 postes à Montréal sont aussi laissés vacants.

En comparaiso­n, 73 postes de médecine familiale sont laissés vacants dans le reste du Canada.

Selon la FMOQ, ce résultat est la conséquenc­e des «politiques coercitive­s» mises en place par le ministère de la Santé depuis 2015.

Rappelons que les omnipratic­iens se sont engagés à fournir un médecin à tous les Québécois d’ici 2018. Ils doivent aussi baser leur pratique en première ligne en suivi de patients.

«Ce sont les conséquenc­es très claires de ce qu’on a vécu au cours des dernières années, dit le Dr Godin. Les étudiants ont pris connaissan­ce de la loi 20 et ont eu le temps de réorienter leur choix.»

PLUSIEURS RAISONS

À noter que plusieurs raisons peuvent expliquer un poste vacant: l’étudiant a choisi une autre spécialité, il a été refusé par la faculté ou personne n’a postulé.

Un deuxième tour de jumelage a lieu au cours des prochaines semaines et plusieurs postes vacants devraient normalemen­t être pourvus.

Les résultats seront connus le 12 avril prochain. L’an dernier, 41 postes de médecine familiale avaient été laissés vacants à la fin du jumelage.

La Conférence des doyens des facultés de médecine du Québec et les associatio­ns d’étudiants en médecine ont refusé de commenter avant les résultats du deuxième tour.

 ??  ?? Le président de la FMOQ, le Dr Louis Godin (à gauche), apparaît ici avec le ministre Gaétan Barrette lorsqu’ils se sont entendus en mai 2015 sur la cible de 85 % de Québécois ayant un médecin de famille d’ici 2018 et sur l’absence de quotas de patients. Le Dr Godin trouve aujourd’hui «préoccupan­t» qu’autant de postes soient vacants en médecine familiale après le premier tour et montre le gouverneme­nt du doigt.
Le président de la FMOQ, le Dr Louis Godin (à gauche), apparaît ici avec le ministre Gaétan Barrette lorsqu’ils se sont entendus en mai 2015 sur la cible de 85 % de Québécois ayant un médecin de famille d’ici 2018 et sur l’absence de quotas de patients. Le Dr Godin trouve aujourd’hui «préoccupan­t» qu’autant de postes soient vacants en médecine familiale après le premier tour et montre le gouverneme­nt du doigt.
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