Le Journal de Quebec

TRUDEAU FAIT EXPLOSER LES DÉPENSES DE SONDAGES

Le ministère du premier ministre a dépensé 2,5 M$ en 16 mois pour sonder les Canadiens

- Sarah-maude Lefebvre l Smlefebvre­jdm

Les contrats donnés à des firmes de communicat­ion pour tester l’opinion publique ont explosé depuis l’élection de Justin Trudeau. Son ministère a dépensé plus en 16 mois que les conservate­urs en 8 ans au pouvoir.

Sous aucun gouverneme­nt depuis le début des années 2000, libéral ou conservate­ur, le Bureau du Conseil privé n’a dépensé autant pour sonder les Canadiens, révèlent les chiffres compilés par notre Bureau d’enquête.

Depuis l’élection d’octobre 2015, le ministère du premier ministre a octroyé plus de 2,5 millions $ à des firmes pour réaliser des sondages et tenir des groupes de discussion.

DEUX FOIS PLUTÔT QU’UNE

Le Bureau du Conseil privé a toujours sondé la population pour orienter ses décisions. Mais le rythme des contrats s’est considérab­lement accéléré sous les libéraux.

En 16 mois, les fonctionna­ires qui épaulent Justin Trudeau ont commandé à neuf reprises des sondages ou des groupes de consultati­on sur les priorités du gouverneme­nt, alors qu’on se limitait généraleme­nt à un contrat de ce genre par saison sous les conservate­urs.

Par exemple, au printemps 2016, la firme Elemental Data Collection a reçu un montant de 122 859,25 $ pour un sondage sur «les priorités du gouverneme­nt du Canada – Printemps 2016», tandis que Corporate Research Associates se voyait octroyer 112 509,54$ pour un «Groupe de discussion – Printemps 2016».

SONDAGE TRÈS CRITIQUÉ

La même chose s’est passée pour la réforme électorale, promesse qui a finalement été abandonnée par les libéraux. Pour tester la températur­e de l’eau à ce sujet, le ministère de Justin Trudeau a dépensé plus de 340 000 $ pour un sondage et une plateforme de consultati­on.

La consultati­on, réalisée par la firme VoxPop Labs, a d’ailleurs été fortement critiquée et le commissair­e à la vie privée a ouvert une enquête suite à une plainte.

Le sondage en ligne, qui ne questionna­it jamais l’électeur sur sa préférence quant au mode de scrutin, demandait plusieurs informatio­ns, dont l’âge, la profession, le revenu et même le code postal.

La première partie du code postal a aussi été demandée à deux reprises aux répondants d’un sondage téléphoniq­ue et aux participan­ts d’un groupe de discussion­s dans les derniers mois, a confirmé le Bureau du conseil privé.

À L’ÉCOUTE

Du côté du cabinet du premier ministre, on assure que les recherches effectuées par le BCP ne «servent jamais» à des fins partisanes et que la confidenti­alité des données est respectée.

«Des recherches sous diverses formes sont menées à l’échelle du gouverneme­nt de manière à ce que nous puissions rester à l’écoute des Canadiens et de leurs priorités. Les idées et les commentair­es des Canadiens jouent un rôle central dans l’élaboratio­n des politiques publiques», a indiqué le porte-parole Oliver Duchesneau.

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 ??  ?? Le ministère de Justin Trudeau – que l’on voit ici quelques minutes après son assermenta­tion le 4 novembre 2015 – a dépensé plus de 2,5 M$ en consultati­ons et sondages depuis l’arrivée des libéraux au pouvoir, du jamais-vu en 16 ans.
Le ministère de Justin Trudeau – que l’on voit ici quelques minutes après son assermenta­tion le 4 novembre 2015 – a dépensé plus de 2,5 M$ en consultati­ons et sondages depuis l’arrivée des libéraux au pouvoir, du jamais-vu en 16 ans.
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