Le Journal de Quebec

L’ex-entraîneur de ski aurait écarté un « rival » de 16 ans

Bertrand Charest et de ses skieurs auraient été amoureux de la même skieuse

- Claudia Berthiaume l Cberthiaum­ejdm claudia.berthiaume@quebecorme­dia.com 800.521.4545 8014

L’ex-entraîneur Bertrand Charest aurait voulu empêcher un skieur de 16 ans de flirter avec une de ses coéquipièr­es sous prétexte qu’elle était déjà «en couple» avec lui.

«Je le voyais comme si mon chum venait de me dire qu’il est intéressé par la même fille que moi», a résumé l’ex-skieur hier.

Au début des années 1990, le jeune homme flirtait avec une de ses coéquipièr­es de l’équipe de la division Laurentien­ne.

Il s’agit de Zoé (nom fictif), une des victimes alléguées de Bertrand Charest qui a témoigné la semaine dernière.

L’ex-entraîneur savait que l’adolescent de 16 ans avait un béguin pour Zoé pour deux raisons.

D’abord, les deux athlètes avaient déjà été en couple brièvement avant que Cha- rest n’entraîne le jeune skieur. Une «relation d’adolescent­s» qui s’était terminée avec la saison de ski, a précisé le témoin au juge Sylvain Lépine.

CONFIDENT

Et puis, le coach déchu savait aussi que son skieur avait toujours des sentiments pour Zoé, car il était son confident.

«Bertrand était très proche des athlètes. Je l’aurais appelé mon mentor, mon meilleur ami. On parlait de l’école, des filles, etc.» a continué le jeune homme, hier, au palais de justice de Saint-jérôme.

À un moment, Charest aurait invité son skieur à souper pour lui parler.

«Il était vraiment nerveux. Il était blême et il “shakait” comme s’il allait avouer un crime», a illustré l’ex-athlète hier.

Charest aurait alors dit à l’ado qu’il ne pouvait pas être en couple avec Zoé, car elle était déjà «sa blonde» à lui, et ce, depuis plus d’un an. Zoé avait alors 16 ans et Charest 28 ans. La semaine dernière, Zoé a elle-même décrit sa relation avec son coach de l’époque «comme un couple, mais en cachette».

«Il m’avait dit que si ça se savait, il irait en prison», avait-elle souligné.

SECRET

Après avoir fait cette confidence à l’adolescent, Charest lui aurait demandé de garder le secret, ce qu’il a fait à une exception près.

«Bertrand était quelqu’un que j’estimais beaucoup. Ça n’a pas changé après cette discussion-là», a admis le témoin hier, en contre-interrogat­oire.

L’ex-skieur aurait toutefois révélé le secret de son coach des années plus tard à une autre coéquipièr­e.

Charest, 51 ans, fait face à 57 chefs d’agression sexuelle et de contacts sexuels alors qu’il était en position d’autorité à l’égard de 12 skieuses âgées de 12 à 19 ans.

La dixième victime alléguée devrait témoigner aujourd’hui.

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Le procès de Bertrand Charest pour agression sexuelle sur des mineures se poursuit cette semaine au palais de justice de Saint-jérôme.

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