Quand le premier ministre lapide une femme…
Est-ce qu’un caricaturiste a le droit de dépeindre le premier ministre du Québec lapidant une femme pour souligner la Journée de la femme? Assurément. C’est ce que nous appelons la liberté d’expression ou encore la liberté de la presse. À un moment donné, on est Charlie ou on ne l’est pas.
AUTOROUTE À DEUX SENS
Par contre, cette fameuse liberté est une autoroute à deux sens. Si à peu près tout peut être critiqué par des mots ou par des coups de crayon, nous devons également avoir le droit de dire qu’une chose est de mauvais goût.
Voilà en substance ce que Philippe Couillard affirme. Et il a raison. Des caricatures à forte tonalité négative sur lui, le PM en a vu des centaines, sans jamais intervenir. Et c’est sans compter celles qu’il n’a pas vues.
Comme c’était d’ailleurs le cas pour la caricature de Phaneuf dans Le Courrier du Sud, jusqu’à ce qu’un journaliste de La Presse décide de soumettre le tout à l’entourage de monsieur Couillard. Tiens, voilà un détail que Philippe Teisceira-lessard a omis de mentionner dans son article. En effet, c’est lui-même qui a contacté le cabinet du premier ministre vendredi dernier pour l’informer de l’existence dudit dessin.
Selon la version de ces derniers, ils ont décidé de sensibiliser Transcontinental au fait qu’ils avaient été interrogés par le journaliste, puis de leur faire part de leurs commentaires. En aucun cas ils n’ont exigé le retrait de la caricature.
LE PM A RAISON
ll appartient désormais à Transcontinental d’expliquer pourquoi ils ont permis la diffusion de la caricature et/ou pourquoi ils ont décidé de ne pas se tenir debout. Est-ce qu’ils ont manqué de courage? Peut-être. Mais quant à savoir si le PM était en droit de trouver la caricature ordinaire, sans pour autant exiger son retrait, la réponse est oui. Absolument.