Onction du pape Guy A. Lepage à Nadeau-dubois

Depuis Jack Layton, jamais un chef politique ou un aspirant n’a fait une aussi douce traversée de Tout le monde en parle. Grâce en grande partie à la complaisance de Radio-canada, qui a depuis longtemps abandonné la liturgie et les rites de sa grand-messe dominicale à son pape autoproclamé. Accueilli avec beaucoup de déférence, l’ex-porte-parole du Printemps érable n’a pas eu à tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de répondre.

Toutes les questions de Guy A. Lepage étaient inoffensives et bienveillantes. Jamais d’interruptions, sauf celles bien programmées de Dany Turcotte. Faite à mi-voix pour ne rien perturber, chacune de ses plaisanteries était formulée de manière à laisser croire qu’il y avait tout de même quelques obstacles sur le parcours feutré de l’invité.

Si Nadeau-dubois a enregistré l’émission, il reverra avec délectation les nombreux plans qui le montrent avec Julie Lebreton. Celle-ci le regarde avec attendrissement et admiration, toujours avec un sourire approbateur. Ayant joué auprès de Martin Matte dans Les beaux malaises, la talentueuse Julie sait comment se comporter avec des mâles à l’égo surmultiplié.

UNE OCCASION RATÉE

Aucune note discordante durant toute l’entrevue. Pourtant, les accusations outrancières de trahison lancées par NadeauDubois à sa conférence de presse de la semaine dernière auraient été une belle occasion de le «passer à la casserole». Une occasion aussi pour Guy A. de faire un jeu de mots (lui qui les aime tant), Pauline Marois ayant joué de la casserole pendant le Printemps érable.

De mauvaises langues ont prétendu que l’animateur avait commandé une chaise à porteurs pour GND. Cette délicate attention était superflue, Lepage ayant conclu avant même l’émission que Nadeau-dubois quitterait le studio de Tout le monde en parle sur un nuage. Son passage sera-t-il aussi bénéfique que celui de Jack Layton? Je ne gagerais pas un dix là-dessus.

LE GALA DES PRIX ÉCRANS

Dimanche, j’ai eu l’impression que les anglophones célébraient leur télévision avec fierté. Enfin! C’est la première fois depuis longtemps aussi que la CBC ne comptait pas le temps qu’elle accorde au gala de la télévision et du cinéma. C’est l’excellent Howie Mandel qui était à la barre et tous les invités avaient revêtu leurs plus beaux atours. Le gala fut une douce musique aux oreilles des Québécois et des Montréalais.

D’abord, le film C’est juste la fin du monde de Xavier Dolan a remporté les principaux prix du cinéma et Adrian Holmes le Prix Écran du meilleur acteur dramatique pour la version anglaise de 19-2. On a rendu un hommage particulier au festival Juste pour rire. L’humoriste Dave Chappelle est venu des États-unis pour faire l’éloge de Montréal et de Juste pour rire, remettant un trophée à Gilbert Rozon et à Bruce Hills, son alter ego à Just for Laughs.

LE GRAND PLUMMER

L’immense acteur Christopher Plummer a reçu le Prix Écran pour l’oeuvre d’une vie. En grande forme malgré ses 87 ans, Plummer a rappelé sa folle jeunesse à Montréal et remercié le public dans les deux langues. Recevant le prix Earle Grey, l’actrice métisse Tantoo Cardinal a lancé un plaidoyer aussi digne que sincère en faveur d’une plus grande diversité à la télévision.

Deux heures de gala qui ont souligné l’excellence de la télévision anglophone, malheureusement aussi mal aimée que la nôtre est adulée.

TÉLÉPENSÉE DU JOUR

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