Le Journal de Quebec

Psycho / Le Courrier

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Quand ton passé te détruit la vie

Je ne sais vers qui me tourner pour comprendre ma mère et l’aider à sortir d’un deuil qui l’accable depuis trente et un ans, soit depuis qu’elle et mon père ont divorcé. Ma mère n’a toujours pas réussi à intégrer l’affaire. Autrement dit, elle ne parvient pas à se détacher d’un homme qui l’a laissée pour une autre. Lequel est remarié depuis, et file le parfait bonheur. C’est comme si elle avait mis sa vie en suspens, espérant qu’il lui revienne un jour, puisqu’elle en rêve encore.

Aînée de ses trois enfants, je suis la seule qui entretient encore avec elle des relations suivies. Ce qui correspond à au moins trois appels téléphoniq­ues par semaine et également à deux visites par mois. Mon frère et ma soeur, des jumeaux, font tout pour l’éviter, parce qu’ils en ont marre d’entendre parler d’une séparation qu’elle n’a pas encore digérée, en plus de l’entendre demander des nouvelles de son ex-mari ainsi que de sa nouvelle femme. Plus si nouvelle d’ailleurs, puisqu’il l’a épousée il y a 29 ans.

J’ai beau tenter de changer le sujet de conversati­on quand elle bifurque vers mon père et sa « nouvelle vie », rien ne fonctionne. Elle insiste pour avoir une réponse, au point où je cède pour ne pas me mettre en colère contre elle. Même quand j’emmène mes deux enfants, qui d’ailleurs trouvent leur grandmère bizarre, rien ne réussit à la distraire de son unique sujet de préoccupat­ion. On dirait qu’elle n’a que ça en tête, et qu’avec le temps, c’est devenu une obsession.

Je songe sérieuseme­nt à tenter de la convaincre de voir un psychologu­e ou un psychiatre, car comme un nouvel élément est venu s’ajouter à son problème dernièreme­nt, j’ai peur pour sa santé mentale. Certains jours, elle me parle comme si elle vivait encore avec mon père. De quoi penser qu’elle est en train de perdre la raison. Mon mari pense qu’il est trop tard pour agir en ce sens. Qu’en pensez-vous? Une fille éplorée La science du comporteme­nt a grandement évolué, et il est désormais reconnu que même après plusieurs années de souffrance, une personne qui désire vraiment se libérer d’un problème qui l’obsède, peut parvenir à s’en sortir. Cependant, vu la possible détériorat­ion du cerveau de votre mère, il vaudrait mieux lui faire voir un psychiatre, car une médication pourrait être ajoutée au traitement.

Ce n’est pas parce qu’une personne arrive en fin de vie que l’idée de la libérer du poids d’une souffrance perd de son acuité. Même si votre frère et votre soeur sont peu présents pour elle, vous devriez vous en faire des alliés dans cette difficile démarche de la convaincre d’avoir recours à de tels soins.

De l’aide pour une maman

Je voudrais ajouter mon évaluation à la vôtre pour aider la maman du petit garçon de 7 ans, un peu soupe au lait, dont le premier réflexe est de frapper quand quelque chose lui résiste. Elle et son mari ayant réussi à endiguer cette propension à la violence chez l’enfant durant ses années de garderie et de maternelle, comme elle refait surface depuis qu’il a commencé sa première année et qu’au moindre échec scolaire il brise ses affaires personnell­es quand il ne se mutile pas, pareil à la maison quand quelque chose ne fait pas son affaire, je lui dirais ceci :

« La lecture de la descriptio­n de l’attitude de votre garçon m’incite à vous dire qu’il serait urgent de le faire voir par un pédopsychi­atre. À mes yeux, ce garçon présente le profil d’un autiste Asperger. Il serait donc urgent que vous vous occupiez de ça pour qu’il ne rate pas sa vie faute de diagnostic précoce. Anonyme

Je n’avais pas évalué que le problème soumis puisse aller à cette extrémité, mais comme il ne faut rien négliger pour nos enfants, j’ai trouvé utile de publier votre évaluation du cas.

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