L’indépendance se préparera à Ottawa, dit Martine Ouellet
La députée a été couronnée chef du Bloc québécois
Les prochains combats pour la souveraineté du Québec seront menés à Ottawa, assure Martine Ouellet, qui a été couronnée chef du Bloc québécois hier.
Son unique rival, Félix Pinel, a déclaré forfait la veille. «À force de réflexion et de discussions, j’en suis venue à la conclusion que la meilleure place pour préparer l’indépendance est à Ottawa, a-t-elle affirmé en conférence de presse à Québec. Parce que tous les pouvoirs qui nous manquent pour être un nouveau pays à L’ONU sont tous à Ottawa. Les autres, on les a.»
Elle cite en bloc les traités internationaux, les paiements de péréquation et les lois sur l’immigration et le transport.
Souverainiste pressée, Martine Ouellet respectera toutefois l’échéancier du chef péquiste Jean-françois Lisée, qui a promis un référendum uniquement en 2022. «Mais je crois que ce sera beaucoup à travers le Bloc québécois [que l’indépendance] va se préparer», dit-elle.
Malgré ses nouvelles fonctions, Mar- tine Ouellet continuera de siéger comme députée indépendante à Québec. Elle travaillera les lundis comme chef du Bloc québécois, siégera à Québec du mardi au jeudi, puis se consacrera au travail en circonscription le reste de la semaine.
RÔLE BICÉPHALE
Mais elle devra faire des choix. Mercredi prochain, elle sera à Ottawa pour le dépôt du budget fédéral, même si l’assemblée nationale siège ce jour-là. «C’est vraiment un événement important le dépôt du budget, donc il est prévu que je me déplace à Ottawa», dit-elle.
Mais ce rôle bicéphale demeure critiqué à Québec. Le chef du PQ, Jean-françois Lisée, estime qu’il «serait préférable qu’elle ne siège pas».
Le leader parlementaire du gouvernement, lui, affirme qu’elle doit démissionner et se présenter dans l’élection partielle de Saint-laurent. «Si elle ne le fait pas, c’est parce qu’elle avoue clairement à la population qu’elle veut recevoir le financement, le paiement de son salaire comme chef du Bloc [québécois] à partir de l’assemblée nationale», dit Jean-marc Fournier.