Fusillade dans une école française
Armé d’un fusil à pompe, un élève tire sur ses camarades de classe faisant une dizaine de blessés
GRASSE | (AFP) Un adolescent présenté comme «fragile et fasciné par les armes» a ouvert le feu hier dans son collège, sans motif terroriste, faisant plusieurs blessés légers avant d’être interpellé et suscitant une brève panique dans une France traumatisée par les attentats.
Cette fusillade survenue à Grasse intervient alors que le pays est placé sous le régime exceptionnel de l’état d’urgence depuis la vague d’attentats djihadistes sans précédent de 2015 et 2016, qui fait craindre aux autorités de nouvelles attaques.
«Aucun lien ne peut être envisagé avec une entreprise terroriste», a déclaré la procureure de Grasse, Fabienne Atzori.
BLESSÉS
La fusillade a fait 14 blessés légers, selon un dernier bilan des autorités : 4 directement blessés par des tirs dont le chef d’établissement, et 10 autres indirectement. Ces dernières ont été choquées, ou blessées dans des bousculades ou en tentant de s’échapper. Une personne était encore hospitalisée hier soir.
Le jeune homme, élève du collège Alexis de Tocqueville à Grasse, est entré dans l’établissement aux alentours de 12 h 30, armé d’un fusil à pompe. Il a ouvert le feu sur trois élèves et le directeur, qui s’est in- terposé pour faire cesser la fusillade et dont «l’héroïsme» a été salué.
Les motivations du jeune homme, inconnu des services de police, «semblent liées aux mauvaises relations qu’il entretiendrait avec d’autres élèves» de l’établissement, a-t-elle ajouté. Selon la procureure, l’adolescent avait des difficultés d’insertion.
Âgé de 16 ans, il est le fils d’un élu municipal de droite, selon un proche du père. Un élève a semblé indiquer que le jeune homme pouvait avoir recherché des cibles particulières.
«On était en plein contrôle. Il a shooté dans la porte et il est ressorti en s’excusant comme s’il cherchait quelqu’un, il avait un flingue devant, un derrière, un fusil de chasse et un pistolet», a raconté cet élève.
ENGIN EXPLOSIF
Des armes de poing et des grenades -sans doute des grenades à plâtre-- ont été découvertes sur le jeune homme, sans que leur dangerosité n’ait été évaluée dans l’immédiat. Un engin explosif artisanal a été retrouvé dans son sac à dos avant d’être désamorcé dans l’établissement, mais sa nature précise n’a pas non plus été précisée.
Le jeune homme a été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte pour «tentatives d’assassinats».