Ethnologue et artiste dans l’âme
Première exposition posthume pour le professeur Jean-claude Dupont
Le professeur Jean-claude Dupont, qui a enseigné 30 ans à l’université Laval en ethnologie, a consacré sa vie à étudier les Premières Nations. Mais il était aussi artiste dans l’âme. Peintre, auteur et parolier pour Édith Butler, il traduisait sur des toiles son sujet d’étude. Pour lui, les mythes et légendes n’avaient plus de secret: Jean-claude Dupont a créé plus de 400 oeuvres en 45 ans carrière.
Jusqu’en décembre prochain, les trois salles d’exposition situées au deuxième étage de la Maison des Jésuites, à Sillery, sont consacrées à son oeuvre. On y trouve une vingtaine de toiles inédites, des objets liés à la culture amérindienne, des livres, des disques, et une entrevue qu’il avait accordée chez lui en 2014.
Jean-claude Dupont est décédé il y a aujourd’hui dix mois, à l’âge de 82 ans. C’est grâce à la collaboration de ses enfants, Luc et Marie, que l’exposition peut être présentée. Il s’agit de la première exposition posthume pour celui qui a exposé aux États-unis, en France, au Japon et en Russie.
Les couleurs vives et l’art naïf caractérisent ses peintures à l’huile, qui représentent des mythes et des légendes des dix Nations qu’on retrouve au Québec. Elles sont regroupées par thématiques.
« L’HOMME DE LÉGENDES »
D’ailleurs, on appelait Jean-claude Dupont «l’homme de légendes». «Tous ses sujets étaient documentés. Ensuite, il faisait un texte qui résumait la légende. Il prenait souvent une seule phrase dans son texte et, ensuite, il faisait un tableau avec ça. Son oeuvre picturale, c’est sa démarche scientifique derrière sa démarche artistique», explique Claude Corriveau, commissaire de l’exposition. «Pendant de nombreuses années, il a fait des recherches sur le terrain. [...] Il explorait les traditions, les coutumes, les métiers, les contes», a-t-elle ajouté.
ANNÉES 70
Alors que son intérêt pour la culture amérindienne remonte à son enfance, la peinture est entrée dans la vie de Jean-claude Dupont au début des années 1970, alors qu’il donnait un cours intitulé «Folklore et créativité». C’est ainsi qu’il a créé sa toute première toile, à l’aquarelle, et qu’il a pris goût à la créativité. Considéré comme un pionner de l’ethnologie canadienne-française et auteur de 43 ouvrages qui se sont écoulés à plus de 500 000 exemplaires, ses toiles se retrouvent également dans de nombreux manuels scolaires.