Le Journal de Quebec

La SQ n’a pas enquêté sur les fuites d’écoute en 2011 BUREAU D’ENQUÊTE

La lettre de Michel Arsenault au ministre en 2013 a mené à la chasse aux sources

- Éric Yvan Lemay l EYLEMAYJDM

La Sûreté du Québec n’a pas jugé bon d’enquêter sur les fuites concernant l’écoute électroniq­ue du président de la FTQ, Michel Arsenault, en 2011. Elle a changé d’idée lorsque le ministre péquiste Stéphane Bergeron a reçu une plainte directemen­t de ce dernier.

Il s’agit d’une des informatio­ns contenues dans les mandats qui ont permis aux policiers de la Sûreté du Québec d’obtenir les registres d’appel de deux journalist­es de La Presse.

Les fuites dans les médias concernant l’enquête Diligence ont mené à une véritable chasse aux sources journalist­iques. Ce qu’on découvre à la lecture du mandat rendu public hier, c’est que la SQ était au courant de fuites dès 2011. L’avocat de la FTQ, Me André Ryan, avait rencontré un officier pour se plaindre d’in- formations provenant de l’écoute obtenues par la journalist­e Marie-maude Denis de l’émission Enquête.

Or, la SQ n’avait pas jugé qu’il y avait matière à enquête.

C’est à la suite de nouvelles révélation­s du Journal de Montréal et TVA Nouvelles que Michel Arsenault a écrit au ministre Bergeron en septembre 2013. La SQ a par la suite ouvert une enquête.

CONVERSATI­ONS SENSIBLES

Dans les documents de cour, on allègue que durant l’opération Diligence, les conversati­ons captées entre Arsenault et des politicien­s disposaien­t d’une immunité diplomatiq­ue.

«Les conversati­ons de Michel Arsenault avec les élus avaient été restreinte­s sous le principe de l’immunité diplomatiq­ue, des cartables avaient été montés et les conversati­ons étaient classées selon le nom des dignitaire­s», explique un inspecteur de la SQ.

Chaque jour, un compte rendu des conversati­ons «sensibles» était fait à la haute direction du corps de police.

QUI ÉTAIT AU COURANT ?

Le premier ministre Philippe Couillard a nié l’existence d’une telle immunité. «On m’a dit que ça n’avait jamais existé cette politique [d’immunité diplomatiq­ue] et que ça n’existe pas.»

Le député caquiste Simon Jolin-barrette demande des explicatio­ns. Il exige maintenant du premier ministre Philippe Couillard certaines explicatio­ns.

«Qui était au courant? Qui a été informé au gouverneme­nt qu’ils étaient sous écoute? Qui a été informé parmi les ministres?» a-t-il questionné, en précisant que les ministres et députés libéraux actuels, c’est «pas mal la même gang» qu’en 2009.

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L’ex-président de la FTQ, Michel Arsenault, a fait l’objet d’écoute électroniq­ue lors de l’opération Diligence en 2008 et 2009.
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Ancien ministre STÉPHANE BERGERON
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