Le Journal de Quebec

Depuis 400 ans…

- Mathieu Bock-côté blogueur au Journal Sociologue, auteur et chroniqueu­r mathieu.bock-cote@quebecorme­dia.com mbockcote

Depuis plus de 400 ans que nous sommes en Amérique, depuis que nous avons fondé ce pays, en quelque sorte, une certitude nous domine: nous habitons une terre inhospital­ière pour la vie humaine.

On chante nos quatre saisons en faisant semblant que l’hiver ne dure pas cinq mois.

On se vante de savoir résister aux hivers les pires, comme si nous prouvions ainsi une capacité d’endurance exceptionn­elle.

HIVER

Balivernes! La douceur de vivre n’est pas faite pour ceux qui se sont installés un jour dans la vallée du Saint-laurent.

Ici, on s’encabane. On attend que l’hiver passe.

Et dès qu’il y a un peu de chaleur en mars, on se met en t-shirt.

Un peuple fait preuve d’intelligen­ce en s’adaptant à son climat.

Vous me voyez venir: s’il y a une chose que les Québécois devraient savoir maîtriser, ce sont leurs réactions devant l’hiver.

Non pas qu’ils peuvent empêcher les tempêtes. La nature se déchaîne comme elle veut, c’est une capricieus­e, et elle nous rappelle ainsi qu’elle est plus forte que toutes les constructi­ons humaines.

Mais on peut, dans la mesure du possible, prévoir ses frappes sauvages avec un peu de perspicaci­té. Un gouverneme­nt compétent prévoit les choses en conséquenc­e.

Nous avons connu une grosse tempête. La pire depuis très longtemps, apparemmen­t. On ne cesse, depuis quelques jours, de faire l’histoire d’un cafouillag­e gouverneme­ntal effrayant.

INCOMPÉTEN­CE

Au-delà du fatalisme qui nous pousse à dire qu’on ne pouvait rien y faire, comment expliquer l’incompéten­ce crasse de ceux qui ont pris des heures à réagir devant ce qu’on appellera pour le plaisir de la formule une agression climatique?

Notre hiver, lorsqu’il frappe fort, nous révèle à nous-mêmes.

Au moment de la crise du verglas, il avait révélé une société forte, bien gouvernée, sûre d’ellemême.

Cette semaine, il a révélé, à plus petite échelle, une société désorganis­ée, médiocre et impuissant­e.

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