Une skieuse tentait de repousser son coach
La dernière victime alléguée de Bertrand Charest a affirmé au tribunal hier qu’elle devait repousser les avances de son coach quotidiennement pour éviter d’avoir la première relation sexuelle de sa vie avec lui.
«Ça aurait été beaucoup plus facile d’accepter de coucher avec M. Charest. Plus facile que d’avoir à subir la culpabilité qu’il me faisait sentir quand je refusais ses avances constamment», a témoigné Amy (nom fictif) par visioconférence.
Lorsqu’elle était adolescente, Bertrand Charest était son entraîneur au sein d’une équipe de ski d’élite des Laurentides, au début des années 1990.
La femme, aujourd’hui dans la trentaine, a rapporté au juge Sylvain Lépine que son ancien coach lui disait souvent qu’il l’aimait et qu’elle était «spéciale».
Il lui aurait aussi demandé de l’embrasser sur les lèvres, a souligné Amy, précisant que n’était «pas normal».
«Tous les jours, il me faisait des avances. C’était un harcèlement constant», a-t-elle résumé.
Son entraîneur lui aurait également fait des attouchements aux seins, et ce, devant d’autres athlètes, a décrit Amy.
Lorsqu’elle a commencé à s’intéresser aux garçons de son âge, Charest les dénigrait, a confié l’ex-skieuse.
«Il disait: “Ce n’est pas une bonne personne pour toi. Je serais bien mieux pour toi. Tu ne m’aimes pas? Je ne suis pas beau? Je n’ai pas assez de cheveux?”» a illustré Amy hier, au palais de justice de Saint-jérôme.
L’ex-athlète tentait de résister aux avances de son coach. «Ça me stressait. Ça me rendait un peu folle», a-t-elle dit.
MASSAGE ÉROTIQUE
Amy a relaté à la cour un épisode où Charest serait allé plus loin. L’adolescente se trouvait à la résidence de son entraîneur et il lui aurait fait un massage sur le sofa.
«J’étais à plat ventre et il était par-dessus moi. Il a touché mes seins, puis il m’a retournée de bord, face à face. On s’embrassait, et il me touchait les seins et les fesses», a détaillé l’ex-skieuse.
Ce jour-là, Amy n’a pas cru qu’elle avait le loisir de dire non à son coach.