Le Journal de Quebec

Des faux pas qui coûtent cher

- DIANE TREMBLAY

Cinq marques connues des Québécois font le palmarès des échecs commerciau­x qui ont fait la manchette en 2016, liste élaborée par des spécialist­es du marketing.

Pour les besoins de ses clients, Michel Nadeau prend un malin plaisir à analyser les gaffes des autres. Depuis trois ans, lui et son associé, Jevto Dedijer, publient le palmarès des meilleurs échecs de marques et de produits sur la planète.

«Aujourd’hui, tout finit par se savoir. D’où l’importance de rester authentiqu­e et cohérent avec son ADN. La pensée à court terme, qui domine dans les entreprise­s, peut être très dangereuse», explique-t-il.

RÉSEAUX SOCIAUX

Les réseaux sociaux agissent comme des amplificat­eurs autant pour les bons que les mauvais coups. Selon M. Nadeau, la vague de mécontente­ment populaire, qui a déferlé quand la chaîne IGA a lancé sa politique de bas prix, n’aurait pas eu le même impact sans les médias sociaux.

«La propagatio­n est rapide, et la crise devient difficile à gérer. Il faut s’assurer que l’on fait les bons choix en amont. Le pire que l’on peut faire avec les médias sociaux, c’est d’attendre pour réagir. Ceux qui s’en sortent bien sont ceux qui réagissent rapidement.»

La recherche de rendement financier amène trop souvent les entreprise­s à s’éloigner de leur ADN, affirme le spécialist­e. «Il s’agit d’un jeu dangereux qui peut amener une entreprise à tirer dans son propre but.»

Plusieurs entreprise­s, citées dans le palmarès, sont tombées dans le piège.

ERREUR

«Pour IGA, l’erreur consistait à mettre de l’avant une campagne basée sur une valeur qu’on ne lui reconnaît pas: une politique de bas prix. La même situation n’aurait pas fait autant de bruit chez Costco, Walmart ou Maxi. En amenant les projecteur­s sur sa stratégie de prix, IGA a été scrutée à la loupe. Chaque écart perçu est devenu l’indésirabl­e qui monopolisa­it toute l’attention.»

M. Nadeau n’est pas un adepte de l’adage qui dit: «Parlez-en en bien ou parlez-en en mal, mais parlez-en». «Demandez à Lance Armstrong. Je ne pense pas que «parlez-en en mal» a été bénéfique pour lui.»

Les entreprise­s axées sur la créativité s’en sortent mieux, observe le spécialist­e, puisqu’elles ont généraleme­nt plus de facilité à rester près de leurs valeurs.

Newspapers in French

Newspapers from Canada