Le Journal de Quebec

Espionnage à la française

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

François Cluzet est impeccable en ancien comptable qui se retrouve mêlé à une sombre affaire d’espionnage dans ce thriller glaçant de Thomas Kruithof.

Pour son premier film, Thomas Kruithof a décidé de plonger le public dans une ambiance froide, sombre, austère, et cet univers exempt de points de repère contribue à créer le plus inquiétant des films d’espionnage.

Daniel Duval (François Cluzet) est un comptable tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Il travaille dans une compagnie d’assurances et sent que son âge commence à jouer en sa défaveur. Et ça ne rate pas. Son employeur le pousse au surmenage et il finit au chômage.

Les mois passent, puis les années. Il décroche enfin un entretien prometteur. Il se fait proposer un emploi mystérieux par le non moins énigmatiqu­e M. Clément (Denis Podalydès).

Duval est chargé de retranscri­re des appels téléphoniq­ues. Au départ, les conversati­ons sont banales, puis les appels deviennent plus inquiétant­s. Conversati­ons de journalist­es, d’hommes de loi, de politicien­s…

En plaçant son personnage principal dans un décor quasiment vide, en choisissan­t des teintes sombres, Thomas Kruithof développe une atmosphère de plus en plus étouffante. Le personnage de Denis Podalydès, glacial et sans scrupules, face à celui de François Cluzet, citoyen ordinaire perdu dans cette situation dans laquelle s’affrontent puissants, services secrets et contre-espionnage, crée un malaise palpable chez le cinéphile qui sort de ces 93 minutes avec l’impression que lui aussi aurait pu, comme Duval, se faire manipuler.

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