Je redoute les colères de mon mari
Je ne sais plus à qui parler tellement je me sens mal. J’aurais dû réfléchir plus avant d’épouser l’homme avec lequel je suis depuis six ans et qui me cause des problèmes. Mais je l’aimais tellement. Avant de me perdre dans le « Pourquoi je me suis mise dans un tel pétrin? » Je vais vous exposer ma situation pour qu’elle soit plus claire à vos yeux.
J’ai rencontré cet homme alors qu’il venait de se séparer d’une femme avec qui il avait vécu pendant sept ans. Ils avaient eu, me disait-il, une vie de couple très difficile, parce qu’elle était colérique et qu’elle faisait de fréquentes sautes d’humeur. Ce qui fait qu’il s’était senti obligé de développer une grande agressivité pour contrer les crises de nerf de sa compagne. Toujours est-il que je me suis mise en ménage avec lui.
Très vite je me suis rendu compte que cette agressivité qu’il avait développée au cours des ans était devenue chez lui comme une seconde nature. Non pas qu’il me frappait, mais il avait de fréquents excès de langage et me criait dessus pour un oui pour un non, dès que quelque chose n’allait pas. Après quelques années de ce régime et malgré que j’avais accepté de l’épouser pour, m’assurait-il, calmer ses angoisses d’abandon, ses crises demeuraient.
Devant la menace de le quitter, il a entrepris une thérapie, pour découvrir que c’était l’anxiété qui le rendait ainsi. De fait, il a fini par m’avouer qu’il avait toujours été violent et que sa vie avec sa précédente conjointe n’avait fait que réveiller en lui ses angoisses d’enfance. Il est toujours en thérapie, et de plus il prend une médication prescrite par notre médecin de famille. Ce qui fait que son humeur est moins en dents de scie.
Mais comme on a décidé d’adopter un enfant, que devant sa volonté de s’améliorer j’ai accepté d’entreprendre les démarches, je voudrais savoir quelle garantie j’ai que les choses vont bien se passer? Car jusqu’à maintenant, il dérape encore assez souvent. Confiante mais inquiète
Le fait que votre mari ait accepté d’entreprendre une thérapie est en soi une bonne nouvelle. Ça prouve qu’il a vraiment envie de mettre le doigt sur les raisons qui motivent son agressivité et de prendre les moyens pour y mettre fin. Mais cela n’est pas une garantie qu’il soit guéri. La preuve c’est qu’il lui arrive encore de faire des crises.
Pourquoi dans une période de calme, ne lui faites-vous pas part de vos craintes? Pourquoi ne pas prendre ensemble un rendez-vous avec son médecin et son psychologue, pour voir avec eux dans quelle mesure cet homme est apte à bien vivre avec un enfant, qui à sa face même sera source de stress? La garantie totale n’existe pas, mais si la bonne volonté est là de sa part, il devrait accepter votre proposition.
J’ai écrit un livre qui a comme titre « Sortir de l’ombre ». C’est un récit de vie qui raconte mon histoire face à la santé mentale. À 17 ans, j’ai été diagnostiqué avec une dépression majeure. J’ai été hospitalisé pendant plusieurs semaines par la suite. J’avais des troubles d’anxiété, des idées noires, des troubles de sommeil, etc.
Comme vous le savez probablement, le 25 janvier, Bell organise un évènement pour faire la promotion de la santé mentale, lequel sera suivi par une semaine consacrée à la prévention du suicide. Ne trouvez-vous pas que ce serait une belle occasion pour vous de faire la promotion de mon livre, et ainsi de sensibiliser les gens à notre cause en incitant les gens affectés par la maladie à en parler enfin librement? Mathieu Hachey
Même si tous ces évènements sont du passé, il n’est jamais trop tard pour parler de santé mentale. Pour les gens intéressés par votre livre ils n’ont qu’à se rendre sur votre site : www.mathieuhachey.com