Le Journal de Quebec

1980 Non à la souveraine­té du Québec

En 1980, pour la première fois de son histoire, le Québec se prononçait contre la souveraine­té du Québec par voie de référendum avec un peu moins de 20 % des voix d’écart, laissant la population divisée sur la question.

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ministre Après Renéce résultat, Lévesquele premierava­it appelé les souveraini­stes à la tolérance, avant de lancer sa célèbre phrase : « Si je vous ai bien compris, vous êtes en train de me dire : à la prochaine fois ». Après cet événement et pendant les 15 ans qui suivirent, les tenants d’un fédéralism­e renouvelé comme Pierre-elliot Trudeau, Claude Ryan et plus tard Robert Bourassa, Daniel Johnson fils et Brian Mulroney s’attelèrent à la tâche difficile de ramener le Québec dans le giron canadien.

PLUSIEURS ÉCHECS

Se succédèren­t alors une série de revers constituti­onnels, pas seulement selon les promoteurs purs et durs de l’indépendan­ce, mais même pour les Québécois qui réclamaien­t des changement­s dans un fédéralism­e trop centralisé à leur goût. Le rapatrieme­nt de la Constituti­on sans l’aval du Québec en 1982, l’échec de l’accord du lac Meech en 1990, suivi en 1992 par la déconvenue de Charlottet­own, tous ces déboires pavèrent la route à un deuxième référendum qui devait se tenir le 30 octobre 1995.

PAR LA PEAU DES DENTS

Si le premier référendum avait divisé le Québec, selon la plupart des analystes politiques de l’époque, celui de 1995 le déchira plus profondéme­nt encore, avec une courte victoire du non par un peu plus de 1 % des voix, soit autour de 50 000 votes sur 4,75 millions. Comme en 1980, les leaders du côté perdant, Lucien Bouchard, chef du Bloc québécois, et Mario Dumont, chef de L’ADQ, appelèrent à la tolérance. Mais le premier ministre du Québec, Jacques Parizeau, soulignant que 60 % des francophon­es avaient voté oui et que le camp du non avait dépensé des sommes considérab­les de façon « illégale » pour l’emporter, fit une déclaratio­n qui devait lui être reprochée jusqu’à sa mort, 20 ans plus tard : « Nous sommes battus, c’est vrai! Mais dans le fond, par quoi? L’argent et des votes ethniques. » Amer dans la défaite, Jacques Parizeau devait démissionn­er le lendemain, au profit de Lucien Bouchard.

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