1981 La mort du centre-ville de Québec
Le 19 août 1981, avec l’ouverture des Galeries de la Capitale, c’est un peu comme si on plantait le dernier clou dans le cercueil du centre-ville de Québec.
Après l’exode de la population vers les banlieues, c’était au tour du commerce de s’installer dans de vastes complexes situés en périphérie de la capitale. Dans les années et les mois précédents, les derniers magasins à rayons comme Pollack, le Syndicat et la Compagnie Paquet, laquelle existait depuis plus de 130 ans, avaient dû fermer ou déclarer faillite en raison du peu d’achalandage. Dans le secteur, seul Laliberté qui avait ouvert ses portes en 1867, a résisté à cette période sombre. Il fêtera d’ailleurs son 150 e anniversaire cette année. Même le mail Saint-roch, complété en 1974 et qui faisait de la rue Saint-joseph, si florissante dans les années 50 et 60, la plus grande rue commerçante couverte au monde, n’avait pu redresser la situation.
Les années béton
Il faut dire que cette mort du centre-ville avait débuté au milieu des années 60, avec les nombreux projets de modernisation qui pointaient à l’horizon de la Révolution tranquille. Quelques mois après la naissance du Journal de Québec, les conférences de presse se multiplièrent pour annoncer la construction de la cité parlementaire avec son édifice G (Marie-guyart) et autres bâtiments administratifs, du Grand Théâtre de Québec, de boulevards, d’autoroutes et du pont Frontenac (Pierre-laporte). Pendant les années qui suivirent et jusqu’au milieu des années 70, des centaines de maisons furent détruites dans le secteur du parlement et les habitants, durent s’établir en périphérie. Après Place Laurier (Laurier Québec) qui avait ouvert ses portes en 1961, puis les Galeries de la Capitale 20 ans plus tard, ce n’était plus seulement les citoyens qui s’éloignaient du centre-ville. De nombreuses entreprises s’installèrent alors en banlieue, dans des centres d’achats et des centres industriels plus faciles d’accès et comportant d’immenses espaces de stationnement.