1983 L’arrivée du « p’tit gars de Baie-comeau »
À sa seconde tentative pour devenir chef du Parti progressisteconservateur, Brian Mulroney défaisait Joe Clark lors d’un quatrième tour de scrutin, le 11 juin 1983, pavant ainsi la voie à la plus grande victoire jamais remportée par un parti lors des élections fédérales de l’année suivante. Le «p’tit gars de Baie-comeau» se présenta comme celui qui allait ramener le Québec dans le giron canadien: «dans l’honneur et l’enthousiasme». Brian Mulroney profita de l’amertume et du mécontentement des nationalistes québécois qui avaient perdu le référendum de 80, selon les analystes politiques de l’époque. Il axa également sa campagne, au Québec du moins, sur «l’arrogance du Parti libéral du Canada» qui venait de rapatrier la Constitution sans l’accord du Québec. Une formule qu’il répéta très souvent. Le premier ministre du Québec René Lévesque décida d’appuyer Brian Mulroney en qualifiant l’aventure de «Beau risque», si bien que le Parti progressiste-conservateur remporta les élections avec 211 députés sur 282 (58 sur 75 au Québec). Du jamais vu au Canada.
ÉCHECS ET RÉALISATIONS
Malgré des appuis importants dans toutes les provinces, Brian Mulroney échoua dans ses tentatives de faire inscrire le Québec comme société distincte dans la constitution canadienne. C’est surtout dans les relations internationales que Brian Mulroney accomplit ses plus grandes réalisations. Ses plus beaux fleurons sont sans doute le libre-échange avec les États-unis et le Mexique, les accords sur les pluies acides avec nos voisins du sud et, surtout, ses prises de position contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud, qui le mirent en conflit avec les gouvernements américain et britannique, mais lui valurent un grand respect ailleurs dans le monde.
EN CHUTE LIBRE
À son deuxième mandat, à compter de 1988, Brian Mulroney poursuivit la privatisation de nombreuses sociétés d’état comme Air Canada, Pétro Canada, etc. En dix ans, le nombre de sociétés d’état passa de 61 à 38. Mais ce sont surtout l’arrivée de la TPS, les nombreux scandales entourant ses députés et ministres et ses nombreux voyages à l’étranger aux frais des contribuables qui marquèrent son second mandat. Il démissionna en 1993, laissant son parti tellement affaibli que celui-ci, dirigé par Kim Campbell, ne fit élire que deux députés lors des élections dont un seul au Québec… un certain Jean Charest.