Le Journal de Quebec

1986 Toute une saga judiciaire

En 1986, au terme d’une enquête du coroner, le journalist­e de CHRC Benoît Proulx, 34 ans, principal témoin dans l’affaire du meurtre de France Alain, retournait chez lui, libre comme l’air. Il croyait bien en avoir fini avec cette histoire sordide… Oh, co

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QuébecLa saga au judiciaire­cours des la 50 plus dernièress­uivie à années a débuté le soir du 25 octobre 1982. Une jeune étudiante de 21 ans était abattue d’un coup de fusil de calibre 12, vers 19 h 30, et rendait l’âme à l’hôpital, moins d’une heure plus tard. Sainte-foyLes enquêteurs passèrent de lesla policetroi­s de années suivantes à traquer le meurtrier. En mars 1986, Benoît Proulx fut sommé de comparaîtr­e lors d’une enquête du coroner en tant que « témoin important » pour expliquerm­ort de son les ex-amie circonstan­cesde coeur,de la avec qui il avait rompu quelques semaines avant le meurtre. COUPABLE DEVANT JURY Au terme de cette enquête au cours de laquelle il témoigna pendant une vingtaine d’heures, du jamais vu dans ce type de procédure, le coroner conclut qu’il n’y avait pas suffisamme­nt de preuves contre Proulx pour l’emmener à procès. Cinq ans plus tard, en février 1991, l’animateur vedette de CHRC, André Arthur, et l’exenquêteu­r au dossier, John Tardif, relancèren­t l’affaire en ondes. Benoît Proulx leur intenta une poursuite d’un million de dollars et fit la une du Journal de Québec. Un témoin-surprise, Paul-henri Paquet, se manifesta alors, affirmant que plus de huit ans auparavant, il avait croisé cet homme près des lieux du meurtre, sur la rue Chapdelain­e. Il avait reconnu Benoît Proulx sur la « une » du journal et le qualifia de « barbu aux yeux de forme particuliè­re ». Un procès fortement médiatisé dans tout le pays fut instruit quelques mois plus tard, en octobre 1991. Après six semaines, Benoît Proulx devait être reconnu coupable de meurtre prémédité par le jury.

ACQUITTÉ ET DÉDOMMAGÉ

Ses avocats, Lawrence et Susan Corriveau, portèrent le verdict devant la Cour d’appel et les trois juges acquittère­nt unanimemen­t Benoît Proulx en août 1992, sans même ordonner la tenue d’un nouveau procès. Dans un jugement étoffé de 140 pages, ils conclurent que le juge de première instance, François Tremblay, avait fort mal instruit le jury, en plus d’autoriser des témoin preuves Paquet irrecevabl­es,n’avait jamais que le identifié formelleme­nt l’accusé (ni en cour, ni à travers d’autres photograph­ies), et que l’enquêteur au dossier, poursuivi au civil par Benoît Proulx, était en conflit d’intérêts et n’aurait jamais dû se voir confier le dossier. En 1993, les avocats de Benoît Proulx intentaien­t une nouvelle poursuite contre le procureur du Québec, cette fois. Finalement, le 19 octobre 2001, la Cour suprême du Canada ordonnait qu’il soit dédommagé pour une somme de 2,3 millions de dollars en concluant à « une conduite répréhensi­ble du poursuivan­t qui n’avait aucun motif raisonnabl­e et probable sur lequel fonder l’accusation ». Près de 35 ans plus tard, l’assassin de France Alain court toujours!

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