Manque de places dans les refuges pour les itinérants
Les organismes réclament l’aide de Québec et Ottawa
Le Regroupement pour l’aide aux itinérants et itinérantes sonne l’alarme et somme les deux paliers de gouvernement de leur venir en aide, alors que les refuges sont de plus en plus complets, et même en situation de débordement.
À l’approche des dépôts des budgets fédéral et provincial, Jimena Michea, coordonnatrice du Regroupement pour l’aide aux itinérants et itinérantes de Québec (RAIIQ), demande aux gouvernements de mettre la main à la pâte pour remédier à la situation.
«On leur demande de s’asseoir avec nous et trouver une solution durable, lance-t-elle. On espère que les prochains budgets vont répondre à cette problématique et permettront aux organismes de mieux répondre aux besoins de personnes en situation d’itinérance.»
Depuis 2013, les centres d’hébergement pour les sans-abri affichent complet, la plupart du temps, au Québec. Une situation préoccupante alors qu’en 2016, le taux d’occupation dans les refuges pour hommes était de 97%, pour grimper à 99% depuis le début de la présente année.
«Ça fait plus de 18 ans que je suis là et je n’ai jamais vu une situation aussi critique au niveau des débordements», observe Éric Boulay, directeur général de Lauberivière.
FEMMES REFUSÉES
La situation est tout aussi alarmante dans les centres d’hébergement pour femmes. «Depuis 2013, le taux d’occupation des ressources a fait un bond de 18%», mentionne Amélie Bédard, du RAIIQ. «Vendredi dernier, ce sont 11 femmes qui se sont fait refuser par manque de place», ajoute Stéphanie Lampron, de la YWCA.
«Parfois, il y a des villes qui deviennent insensibles à la réalité des personnes en situation d’itinérance. Si on ne trouve pas de solution pour cet été, Québec va devenir le même genre de ville. Je trouverais ça triste», renchérit M. Boulay.
De 2013 au début de l’année 2017, le taux d’occupation moyen dans les centres d’hébergement pour hommes est passé de 79 % à 99 %. Chez les femmes, c’est un bond de 61 % à 88 %.