TOUS CONTRE MERCEDES
MELBOURNE | La Formule 1 a su mettre en oeuvre une série de mesures pour raviver une discipline en manque de popularité ces dernières années. Mais ces changements importants apportés en 2017 vont-ils assurer un meilleur spectacle sur la piste?
Il faudra attendre les premières courses de la saison, dont le Grand Prix d’australie qui sera disputé la nuit prochaine pour en avoir une meilleure idée.
La question est surtout de savoir si la domination outrageuse de l’écurie Mercedes sera freinée cette année.
On compte sur Ferrari et Red Bull pour assurer la riposte même si les Flèches d’argent ont démontré, depuis le début du week-end à Melbourne, qu’elles n’avaient pas l’intention de s’en laisser imposer.
Le départ de Nico Rosberg, parti à la retraite en pleine gloire, et l’arrivée de son remplaçant chez Mercedes Valtteri Bottas, n’ont rien changé aux ambitions de Lewis Hamilton.
Un quatrième titre mondial pourrait permettre au Britannique de rejoindre Alain Prost et Sebastian Vettel au troisième rang de tous les temps derrière Michael Schumacher et Juan Manuel Fangio, qui en totalisent sept et cinq respectivement.
UN CANADIEN SUR LA GRILLE
Vous serez sans doute plus nombreux à suivre cette première course de la saison en raison de la venue de Lance Stroll, le premier pilote canadien à obtenir un baquet à temps plein en F1 depuis Jacques Villeneuve.
Si ce dernier est venu bien près de signer la victoire à son tout premier départ, après avoir obtenu la position de tête ici même à Melbourne en 1996, il ne faut pas s’attendre à pareil coup d’éclat de la part de son compatriote âgé d’à peine 18 ans.
Non seulement Villeneuve s’était présenté à Melbourne mieux préparé (les séances d’essais privés n’étaient pas limitées à cette époque), mais il a également pu bénéficier de la meilleure voiture du plateau, ce qui est loin d’être le cas pour le jeune pilote montréalais.
DÉPART REDOUTÉ
Stroll ne s’est pas fixé d’objectifs précis pour sa toute première course en F1, mais il devra certes jouer de prudence.
Le Grand Prix d’australie a en effet été le théâtre depuis la venue du grand cirque de la F1 à Melbourne en 1996 de nombreux accidents spectaculaires, dont celui impliquant Fernando Alonso et Esteban Gutiérrez l’an dernier.
Sans compter le départ, toujours redouté en F1, et qui risque de l’être davantage cette année puisque les pilotes ne pourront plus compter sur les assistances électroniques pour la mise à feu de leur bolide quand les feux rouges vont s’éteindre pour la première fois de la saison.
Les pilotes n’auront qu’une seule palette d’embrayage à leur disposition (plutôt que deux comme auparavant) et devront utiliser le régime moteur nécessaire pour quitter leur emplacement sur la grille.
Ils devront trouver le point de friction optimal en une fraction de seconde sinon ils risquent de faire caler le moteur ou d’entraîner le patinage des roues.
MASSA INQUIET
Quand on sait qu’une F1 peut accélérer de façon vertigineuse (0-300 km/h en
10 secondes), la marge d’erreur est en effet très faible, surtout lors d’un départ arrêté.
«Nous avons testé ce dispositif autant à Barcelone, lors des essais hivernaux, qu’ici à Melbourne depuis le début du week-end, a indiqué Felipe Massa en entrevue au
Journal. Mais jamais en situation de course avec des voitures devant et derrière soi. Je vous mentirais si je vous disais que je ne suis pas inquiet pour le départ.
«Et je pense que tous les autres pilotes sont aussi préoccupés que moi par cette situation. Souhaitons que tout se passe bien.» Aux prises avec des maux de dos, Pascal Wehrlein a dû faire l’impasse sur les qualifications. Il ratera également la course de demain. Le pilote de Sauber a été remplacé par l’italien Antonio Giovinazzi, pilote d’essais chez Ferrari.