Des employés de Montréal-Trudeau préoccupent L’IATA
Le grand patron de l’association du transport aérien international (IATA) trouve «extrêmement sérieux» que des employés de Montréal-trudeau présentant des signes de radicalisation aient eu accès au tarmac de l’aéroport, comme le révélaient hier notre Bureau d’enquête et J.E.
Alexandre de Juniac, le chef de la direction de cette organisation qui regroupe la plupart des compagnies aériennes de la planète, incite les autorités à revoir régulièrement les mesures qui encadrent l’accès aux zones sécurisées des aéroports.
Confrontés à des situations semblables impliquant du personnel, certains pays n’hésitent pas à procéder au renvoi ou à révoquer les accès, a-t-il expliqué.
«C’est compliqué pour moi de dire si ce devrait être le cas (ici). En tout cas, il ne faut pas que des gens sur qui on a des doutes sur leur implication, sur la nature de leur engagement en termes de sûreté, puissent avoir accès à l’avion. Ça, c’est sûr!»
Le reportage publié hier montrait que quatre employés se sont fait retirer leur accès à la «zone sécurisée» par mesure de précaution, dont un après avoir suggéré de commettre des attentats similaires à ceux de Paris en novembre 2015.
M. de Juniac rappelle que les employés, qu’ils oeuvrent pour les compagnies aériennes ou l’aéroport, font en principe l’objet d’examens rigoureux avant leur embauche et par la suite.
«On est contrôlé comme un passager, explique l’ex-dirigeant d’air France. Normalement, ça se passe comme ça partout. Après, est-ce que c’est bien fait? Difficile à dire.»
des Vagues à ottawa
Hier, les partis d’opposition à Ottawa se sont montrés préoccupés par les révélations de J.E. et de notre Bureau d’enquête.
Le député conservateur Pierre PaulHus estime que les autorités devraient «refaire une enquête de sécurité sur chaque employé» à la lumière des incidents rapportés.
Le néo-démocrate Matthew Dubé reproche pour sa part au gouvernement Trudeau de tarder à mettre en place, tel que promis, un bureau de coordonnateur de lutte contre la radicalisation.
«Je pense qu’il y a urgence d’agir si on veut vraiment s’attaquer à la radicalisation», a-t-il dit.
Le président du syndicat des douanes, Jean-pierre Fortin, fait valoir que les aéroports sont des «cibles de choix» pour des individus radicalisés. Cela confirme selon lui la nécessité d’armer les douaniers dans les aéroports.