Il n’y a jamais eu autant de bébés crabes
Les scientifiques ne s’expliquent pas cette hausse
SEPT-ÎLES | Les scientifiques n’ont jamais recensé autant de bébés crabes au large de la Côte-nord, ce qui laisse présager que de bonnes saisons sont à venir pour les pêcheurs.
Les biologistes de Pêches et Océans Canada surveillent continuellement la quantité de crabes. Les données qu’ils recueillent servent à déterminer le nombre de crustacés qui pourra être récolté par les pêcheurs durant la saison.
Plus il y a de crabes, plus les pêcheurs seront autorisés à en capturer pour les consommateurs.
DENSITÉ IMPORTANTE
Lors de leurs plus récentes sorties en mer, les biologistes ont dit avoir été «frappés» par la densité importante de petits crabes constatée au fond du fleuve Saint-laurent. En une vingtaine d’années d’activité, ils n’en avaient jamais vu autant au large de la Côte-nord entre Pointe-des-monts et Blanc-sablon.
«Il y en avait deux fois plus que durant les meilleures années, c’est vraiment énorme», a dit Jean Lambert, biologiste expert des crabes à l’institut Maurice-Lamontagne de Sainte-flavie.
Les crabes en question avaient une carapace d’une quinzaine de millimètres de largeur. Ils étaient âgés d’environ deux ans au moment de leur observation, l’été dernier. Les crabes atteignent normalement la taille légale de pêche de 95 mm vers l’âge de neuf ans.
«S’ils survivent, ce sont donc des cohortes fortes qui vont arriver dans la pêche sur la Côte-nord d’ici sept ans et ça va faire du bien aux quotas des pêcheurs», a dit M. Lambert.
MOINS DE CANNIBALISME
Difficile cependant pour les scientifiques d’expliquer ce qui est à l’origine de cette soudaine hausse de la population. Plusieurs facteurs pourraient influencer le taux de réussite de reproduction de l’espèce, notamment le cannibalisme.
Selon M. Lambert, il y a eu moins de crabes de taille moyenne d’observés. Il y aurait donc eu moins de crabes qui ont mangé les bébés.
Par ailleurs, rien ne garantit non plus qu’ils survivront d’ici l’atteinte de leur maturité. La morue, qui est un de leurs prédateurs, est de plus en plus présente dans le Saint-laurent.