Le Journal de Quebec

Les paramédics ont réussi à désamorcer la crise

- Jean-françois racine

Les paramédics qui ont porté secours aux nombreux blessés lors de la tuerie de la grande mosquée ont reçu de l’aide psychologi­que rapidement, pour désamorcer la crise et pour éviter qu’ils soient hantés longtemps par des images chocs.

«On est partis avec le principe que tout le monde avait besoin d’aide, au lieu d’attendre de voir leurs besoins», explique le superviseu­r Dominic Chaput.

«Si notre personnel ne va pas bien, nous sommes beaucoup plus proactifs et vigilants. On intervient directemen­t pour désamorcer la situation. Dans mon temps, mon patron n’était pas très au fait de ma santé psychologi­que», ajoute Éric Hamel, qui compte près de 34 ans de métier.

Fait à noter, il semble qu’aucun travailleu­r n’ait eu besoin d’un congé prolongé dans les semaines qui ont suivi le drame.

Le 29 janvier dernier, les paramé- dics dépêchés sur les lieux savaient qu’ils faisaient face à un événement majeur avec plus de victimes qu’à l’habitude.

Ils ignoraient toutefois l’ampleur de la tâche à accomplir. Une dizaine de véhicules ont été mobilisés et la police a d’abord sécurisé le site pour éliminer la menace armée.

Le «plan de sinistre» à la mosquée était semblable à celui d’un écrasement d’avion, avec du triage, des soins sur place et du transport urgent.

«Toutes les scènes peuvent être traumatisa­ntes, mais l’interventi­on s’est déroulée d’une façon impeccable», précise Martin Bérubé.

«On a une job à faire. Il ne faut pas s’arrêter à la scène. Notre personnel mérite qu’on souligne leur excellent travail. Ils ont fait de petits miracles ce soir-là», souligne par ailleurs M. Chaput.

DES LEÇONS

«Froidement, il faut gérer comme on le ferait pour un autobus scolaire bondé qui aurait une collision avec un camion ou comme l’accident de trois morts à Beaupré cette semaine. Un événement violent dans une ville sécuritair­e comme Québec, on ne veut pas que ça arrive une autre fois, mais on prend des leçons», ajoute Éric Hamel.

TRAVAIL MIEUX RECONNU

Les paramédics sont heureux de constater que leur travail est mieux reconnu que par le passé, même si les actions des policiers et des pompiers font plus souvent les manchettes.

En raison des négociatio­ns en cours, le trio de cadres n’a pas voulu trop élaborer sur les conditions salariales à la CTAQ.

Avec le retour de l’accusé devant le tribunal, Éric Hamel a terminé par une pensée pour les victimes.

«Tu te dis que c’est injuste. Il y a des pères de famille, des enfants. Pourquoi eux? Pourquoi à ce moment précis?»

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Les superviseu­rs Éric Hamel, Dominic Chaput et Martin Bérubé ont souligné à plusieurs reprises le travail exemplaire des paramédics qui sont intervenus le soir de la tuerie à la grande mosquée.

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