Guerre de chiffres sur le déficit de l’amphithéâtre
Guérette dénonce les promesses brisées du maire
Le maire de Québec n’a pas livré la marchandise en promettant, en 2011, que l’amphithéâtre coûterait 600 000 $ par an aux contribuables dans le pire des scénarios. Le déficit serait «huit fois» plus élevé que prévu, tonne l’opposition.
Soucieuse de donner «l’heure juste» à la population, la chef de Démocratie Québec, Anne Guérette, a dévoilé, hier, les résultats d’une nouvelle compilation bâtie à partir de demandes d’accès à l’information. «La réalité, c’est que les contribuables devront payer 5,2 M$ par année, soit huit fois plus que ce que le maire avait laissé miroiter» avant la construction, a-t-elle déclaré.
CIBLE RATÉE
«Est-ce que le maire aurait menti à la population ou ne sait-il tout simplement pas compter?» a-t-elle lancé. L’opposition a inclus dans son calcul – comme l’avait fait le maire en 2011 – les coûts d’emprunt [l’hypothèque] qui s’élevaient à 6,3 M$ en 2016, soit 2 M$ de moins que prévu en raison d’une baisse des taux d’intérêt. Un bon coup, reconnaît-elle.
Cependant, au chapitre des revenus, la Ville a raté sa cible de plus de 6 M$ en se privant, notamment, du loyer de près de 3 M$ qu’elle a dû rembourser à Québecor en raison du déficit d’exploitation du Centre Vidéotron. Les revenus de billetterie n’ont pas été à la hauteur, et les revenus de taxation foncière dans le quartier ne sont pas au rendez-vous.
RÉPLIQUE DE LA VILLE
L’administration Labeaume conteste les chiffres de l’opposition. Selon le vice-président du comité exécutif, Jonatan Julien, le coût réel du Centre Vidéotron pour la Ville, en 2016, s’établira non pas à 5,2 M$, mais à 3,7 M$. L’opposition, affirme-t-il, s’est basée en partie sur des projections budgétaires. Les coûts d’emprunt ont été inférieurs, et les revenus de billetterie légèrement supérieurs.
«Ce n’est pas cher payé pour avoir un bâtiment qui a coûté 370 M$ [et] qui nous appartient», a-t-il plaidé.