Le Journal de Quebec

Illusions et coïncidenc­es

La cantate intérieure est présentée à La Bordée

- YVES LECLERC

Une artiste qui crée une installati­on d’art contempora­in et un homme convaincu que cette oeuvre parle de son histoire. La cantate intérieure aborde l’acte de créer et l’inexplicab­le magie qui peut s’en dégager et atteindre le spectateur.

À l’affiche jusqu’à demain à La Bordée, la pièce de Sébastien Harrisson est un huis clos entre une artiste, un employé d’une compagnie de messagerie et une voix.

Elle raconte l’histoire d’un employé de UPS qui, coincé dans un embouteill­age, remarque une femme à la fenêtre d’un immeuble. Attiré, il finit par entrer dans l’appartemen­t où il entend une voix qui lui raconte quelque chose. Troublé par cette voix, il retourne à cet endroit sur une base hebdomadai­re.

Découvrant qu’un homme s’intéresse à son installati­on, Zoé Lowandoski décide d’aller à sa ren- contre avec l’objectif de comprendre cet engouement.

L’employé de l’entreprise de messagerie est convaincu que cette femme, révélée par la voix de l’installati­on, existe.

L’artiste jure que c’est le produit de son imaginatio­n et qu’elle n’existe pas dans la réalité.

La cantate intérieure est un huis clos où l’homme et l’artiste, interprété­s par Roger La Rue et Marie Bernier, essaient de se comprendre.

La pièce est un questionne­ment sur le travail de l’artiste, qui cherche à toucher, sur ce que l’on ressent lorsqu’on observe une oeuvre d’art et sur les émotions qu’elle peut provoquer.

La mise en scène d’alice Ronfard se déploie autour et à l’inté- rieur d’une forme cubique ouverte, qui pivote et qui représente l’oeuvre d’art.

PUISSANTE PRÉSENCE

La voix, qui est d’abord un enregistre­ment sonore faisant partie de l’installati­on, prend vie, sur scène, par l’entremise du personnage de Claire Bonaparte, interprété­e par Dorothée Berryman.

La cantate intérieure se distingue par une propositio­n qui oscille entre les mécanismes de la création artistique et un suspense où l’on cherche à comprendre ce qui lie cet homme à l’oeuvre d’art.

Roger La Rue excelle dans le rôle de cet homme simple et perturbé par ce qu’il découvre. Avec une voix posée, envoûtante et tout en douceur, Dorothée Berryman a une courte, mais puissante présence sur les planches. Comme les derniers moments de la pièce où Zoé (Marie Bernier) démonte son installati­on.

« C’est ma vie. C’est mon histoire. » – L’employé de UPS

 ??  ?? Un homme (Roger La Rue), employé d’un service de messagerie, est fasciné par une installati­on d’art contempora­in, qu’il découvre par hasard dans un immeuble, qui le touche, le perturbe et qui parle de sa vie.
Un homme (Roger La Rue), employé d’un service de messagerie, est fasciné par une installati­on d’art contempora­in, qu’il découvre par hasard dans un immeuble, qui le touche, le perturbe et qui parle de sa vie.

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