Le Journal de Quebec

Pour l'amour de L’ART JAPONAIS

Yolande Bernier présente Nihonga : Terre d’offrande dès le 9 avril

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Le nihonga, un procédé d’art ancestral japonais qui consiste, entre autres, à faire de la peinture avec des minéraux, est connu ici des amateurs d’art et devient de plus en plus populaire. Mais on ne devient pas expert de la technique du jour au lendemain. Yolande Bernier a mis 10 ans à la maîtriser.

L’artiste exposera à la Galerie Louise-carrier, dès le 9 avril, un corpus d’une trentaine d’oeuvres qu’elle a mis quatre ans à créer.

Yolande Bernier, qui habite à Saint-jacques-de-leeds, près de Thetford Mines, pratique cet art millénaire depuis plus de 30 ans. Au fil des ans, elle a peaufiné sa technique auprès de maître Akira Itoh lors de nombreux voyages au Japon. Elle en a même fait son sujet de maîtrise en arts visuels à l’université Laval — elle a obtenu son diplôme en 2013.

Minéraux

De la même manière qu’ont été conçues «les premières oeuvres du monde», Yolande Bernier fabrique ses couleurs avec des pigments de minéraux, soit des pierres précieuses ou semi-précieuses et des feuilles d’or ou d’ar- gent. Elle les mélange ensuite avec des os et du cartilage de chevreuil.

«C'est un liant sous forme de résine, explique-t-elle. Je fais fondre ça dans de l’eau et, une fois liquéfié, je le mélange avec mes poudres de pierres.»

«Ensuite, on y va par couches, par superposit­ion. Les couleurs ne se mélangent jamais.»

C’est pourquoi une oeuvre est si longue à produire. Le temps précieux accordé à sa technique confère aux oeuvres maturité et réflexion.

L’effet de transparen­ce est produit par des poudres minérales qui sont moins opaques. «Si j’utilise des terres, comme l’argile, ou des oxydes de fer, c’est très opaque, c’est comme de la gouache. Mais si j’utilise des pigments de pierre cristallin­e comme du quartz, de la ma- lachite, de la tourmaline ou des poudres de marbre, il y a une certaine transparen­ce.»

L’artiste, qui a travaillé avec un géologue pour mieux comprendre les minéraux, commande la plupart des choses dont elle a besoin directemen­t du Japon. «J’en trouve en Europe aussi. Ici, on en trouve un peu, mais ce sont plus des pigments de synthèse, reconstitu­és en laboratoir­e. On ne trouve pas de pierres broyées.»

INSPIRÉE PAR L’ORIGINE du MONDE

Yolande Bernier, qui a aussi étudié la fabricatio­n de papier et la calligraph­ie japonaise, s’intéresse à l’art nippon depuis presque 35 ans maintenant. Les oeuvres présentées dans l’exposition Nihonga: Terre d’offrande constituen­t une série inspirée du commenceme­nt de la terre, des noyaux, des planètes naissantes, des nébuleuses, de la galaxie.

On y trouve autant de grands formats qui font six pieds sur six pieds que de très petits formats.

«La formation de l'univers nourrit mes images actuelles», confie-t-elle.

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