Un logiciel prometteur dort sur les tablettes
Un logiciel créé et éprouvé à l’hôpital de Sherbrooke qui permettrait d’économiser des millions de dollars en coûts d’antibiotiques dort encore sur les tablettes.
«Ce qui me frustre comme médecin, c’est que je connais les résultats si on les applique à la grandeur de la province, dit le Dr Louis Valiquette, qui a créé le logiciel. On pourrait être la province avec le plus grand leadership du Canada.»
Réduction de 18 %
Inventé en 2010 par la firme Lumed, le logiciel APSS permet de réviser chaque dose d’antibiotique donnée au patient, selon un algorithme complexe.
Quand une amélioration du traitement est possible, le pharmacien reçoit une alerte. Neuf fois sur 10, la recommandation est suivie.
Depuis l’implantation au CHU de Sherbrooke en 2010, où travaille le Dr Valiquette, les prescriptions d’antibiotiques ont chuté de 18 % et permis d’économiser plus de deux millions de dollars en médicaments seulement.
À l’échelle provinciale, ce système pourrait donc avoir un réel impact.
Moratoire en vigueur
Or, un moratoire sur ces projets est toujours en vigueur au ministère de la Santé (MSSS), dans l’attente de l’unification des systèmes informatiques de gestion.
Par courriel, le MSSS écrit qu’un hôpital peut faire une demande de dérogation, qui peut être «exceptionnellement consentie pour des projets qui ne soulèvent pas d’enjeux d’interopérabilité.»
Devant ce constat, Lumed s’est tourné vers l’étranger.
«Ce n’est pas juste la saveur du mois, on sait que le logiciel a un impact persistant, dit le Dr Valiquette. On fait des représentations à travers le monde, on voit que les gens bougent.»
Selon le Dr Weiss, microbiologiste-infectiologue, le Québec est l’une des provinces canadiennes qui prescrivent le moins d’antibiotiques.