Radio-canada s’excuse pour deux fausses informations
Le patron de la SQ n’est pas allé dans le Sud au lendemain du cafouillage sur l’a-13
Radio-canada a dû s’excuser sur toutes ses plates-formes hier après avoir diffusé deux fausses informations sur le grand patron de la Sûreté du Québec (SQ) et l’un de ses bras droits.
Dans un reportage présenté mardi, la coanimatrice de l’émission Enquête Isabelle Richer affirmait que le directeur de la police provinciale, Martin Prud’homme, s’était envolé vers la Barbade au lendemain du cafouillage sur l’autoroute 13.
La journaliste mentionnait également que l’un de ses adjoints, Sylvain Caron, s’était rendu à une fête pour le départ à la retraite d’une collègue. En plus d’être diffusées à la télé, les fausses informations ont été mentionnées à la radio et publiées sur le web.
« J’ÉTAIS ICI »
Or, Martin Prud’homme a lui-même démenti ces allégations. «J’étais ici dans mon bureau», a-t-il assuré au Journal peu de temps après la diffusion du reportage, faisant référence au soir du 14 mars, où une tempête historique s’abattait sur le Québec. Quant à son adjoint, le directeur de la SQ a affirmé qu’il n’était jamais allé à une fête ce soir-là. «Il n’y avait même pas de fête», a ajouté le directeur Prud’homme.
La Société Radio-canada (SRC) a aussi affirmé que la SQ avait refusé de dire où se trouvait Martin Prud’homme le soir de la tempête.
Le diffuseur public a décidé de se rétracter hier midi. Dans son émission quotidienne, Isabelle Richer a rectifié le tir.
«Nous présentons nos excuses à M. Martin Prudhomme [et] M. Sylvain Caron et à la Sûreté du Québec, a-t-elle dit. Nous sommes désolés des conséquences qui découlent de cette erreur.»
La SRC s’est ravisée sur le web, sur les réseaux sociaux et dans toutes les émissions télé et radio où les informations erronées ont été mentionnées mardi, comme les téléjournaux de 18 h et 22 h et les émissions En direct avec Patrice Roy, Le national et 24|60.
Les excuses publiques ont eu une grande portée et il pourrait s’agir de la plus importante rétractation médiatique des dernières années au Québec.
RENCONTRE À L’INTERNE
L’équipe de direction a confirmé qu’une rencontre à l’interne aura lieu prochainement, où la journaliste devra s’expliquer à ses patrons. La SRC pourrait-elle recourir à des mesures disciplinaires à l’endroit d’isabelle Richer? «C’est à la suite du post mortem que ça pourra être déterminé», a indiqué la porte-parole Marie Tétreault.
Ni l'ombudsman de Radio-canada ni le Conseil de presse n’avaient reçu de plainte du public au moment d’écrire ces lignes. La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a refusé de commenter l’affaire, soutenant qu’elle n’a pas l’habitude de commenter le travail des professionnels de l’information.