Personne aux commandes
Ex-rédacteur de discours de Pauline Marois
La présidence Trump s’incruste dans le paysage sans qu’on s’y habitue. Alors qu’au cafouillage spectaculaire de la réforme de la santé succède le spectre d’une fermeture du gouvernement si le plan fiscal n’était pas adopté à la fin du mois, d’autres crises se préparent.
Le président des États-unis a pour tâche de pourvoir 553 postes qui doivent être confirmés par le Sénat. Il s’agit de positions dans l’administration, la justice ou la diplomatie, par exemple.
EN RETARD
À ce stade-ci, seulement 22 nominations de Trump ont été confirmées au Congrès. Vingt et une autres personnes ont été nommées et attendent d’être entendues. Pour les fonctions restantes, rien ne se passe.
À titre de comparaison, Barack Obama, au même moment de son mandat, avait effectué 120 nominations, en plus de 54 personnes qui avaient été confirmées au Congrès.
Habituellement, les nominations peuvent attendre, puisque les responsables ayant été mis en place par le président précédent restent. Trump, lui, a plutôt congédié l’ensemble des ambassadeurs en arrivant en poste.
PILOTE AUTOMATIQUE
Ce que ça veut dire, c’est que le plus gros gouvernement au monde tourne actuellement sur le pilote automatique.
Si une catastrophe naturelle survient, ce n’est pas clair qu’il y aura une personne aux commandes pour poser les premiers gestes d’urgence. S’il arrive une crise dans un pays où il y a des citoyens ou des intérêts américains à protéger, il n’y aura peut-être pas de diplomates sur place pour gérer l’affaire en douceur.
Ce déni de responsabilité s’inscrit probablement en partie dans la guerre à l’état administratif qu’a décrétée Steve Bannon, le conseiller controversé du président. Elle annonce néanmoins des lendemains difficiles pour Donald Trump quand viendra le temps d’expliquer pourquoi son gouvernement n’a pas réagi à une situation donnée.
Il pourra dire qu’il n’a pas été averti, mais certainement pas qu’il n’a pas été prévenu.