Le Journal de Quebec

C’est à mon tour

- Maxim Martin maxim.martin@quebecorme­dia.com

C’est rare que je parle de politique, surtout sur cette tribune, mais me semble que là, j’ai pas le choix. En fait, j’aurais même dû le faire avant.

Je réalise tout de même que le gouverneme­nt libéral a fait couler beaucoup d’encre dans les dernières semaines, alors, quel angle prendre? Celui de l’humanité, de la conscience et de l’honneur. Oui, je sais, écrire ces mots dans un texte qui parle de M. Couillard et sa gang, ça fait drôle. On peut même considérer ça comme le premier gag de ma chronique.

Ce que je trouve le plus désolant, c’est que, quand j’étais ti-cul, que j’écoutais les nouvelles et que je voyais ce genre de traitement de la part d’un gouverneme­nt envers son peuple, on m’expliquait que j’avais pas à m’inquiéter, que c’était le genre de choses qui se passaient en Amérique du Sud ou dans un pays loin et perdu. Aujourd’hui, il semble que, quelque part, dans le monde, y a un ti-cul de 10 ans pour qui on est ce pays perdu et lointain.

En général, quand des chefs de gou- vernement règnent avec autant d’arrogance, c’est qu’ils ont été mis au pouvoir après un coup d’état. Nous, on les a élus démocratiq­uement. Oui, on est aussi à blâmer pour tout ce qui se passe.

NOTRE RESPONSABI­LITÉ

Je suis même convaincu, plus que jamais, que c’est rendu un jeu quotidien pour les libéraux de se lever le matin et de se dire: «Quoi d’autre pourrait-on leur faire gober aujourd’hui? Amusons-nous à tester les limites du peuple.»

En fait, j’ai juste une question: dormez-vous bien le soir? Si la réponse est oui, alors à partir de maintenant, je veux qu’on catalogue les humains comme on catalogue les serpents, car, de toute évidence, on n’a pas le même niveau de conscience. Je veux que vous m’expliquiez comment vous vivez avec le fait que vos décisions enrichisse­nt une infime partie de la population au détriment de milliers de personnes qui se lèvent le matin en sachant que leur priorité numéro un, c’est de survivre.

UN PEU D’HUMANITÉ

Comment pouvez-vous être aussi déconnecté­s du peuple? Pire encore, comment pouvez-vous continuer de sourire tout en étant aussi indifféren­ts?

On passe notre vie à essayer d’amarrer nos valeurs. Mais quelles sont VOS valeurs? J’essaye de me consoler en me disant qu’à travers tout ça, vous devez parfois avoir des regrets ou un sentiment de culpabilit­é. Dites-moi juste que vous avez déjà, au moins, eu une nuit d’insomnie. C’est tout ce que je veux entendre.

Je pense qu’il est grand temps qu’on se fasse un deal, Messieurs du parti au pouvoir. Vous avez eu votre fun. Vos chums sont contents et vous savez qu’on n’est pas le genre de peuple qui va se révolter. Alors pour le temps qu’il vous reste, tout ce que l’on vous demande, c’est un peu d’humanité. En fait, je vous souhaite surtout d’être capables d’en trouver au fond de vous.

Comment pouvezvous continuer de sourire tout en étant aussi indifféren­ts ?

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