Le Journal de Quebec

Faut-il abolir le calendrier chrétien?

- Mathieu Bock-côté Sociologue, auteur et chroniqueu­r mathieu.bock-cote@quebecorme­dia.com L@ mbockcote

La chasse aux oeufs de Pâques est une joyeuse fête. Elle excite les enfants et peut-être même les parents.

Et on devine que la chasse est encore plus trépidante s’il s’agit d’oeufs Cadbury!

Et pourtant, ce bel événement a fait scandale il y a quelques jours au Royaume-uni.

PÂQUES

Pourquoi? Parce que Cadbury a décidé de retirer la référence à Pâques dans le cadre de la chasse aux oeufs. La «chasse aux oeufs de Pâques de Cadbury» est devenue la «Grande chasse aux oeufs britanniqu­e de Cadbury».

Le commun des mortels proteste et la première ministre aussi.

Cadbury s’est expliqué. La compagnie voulait ouvrir l’événement aux non-chrétiens, ou pour reprendre la formule officielle, «aux personnes de toutes les confession­s y compris celles qui n'en ont pas». Chic.

À ce qu’on en sait, en général, il n’était pas nécessaire de montrer une carte d’identité religieuse pour participer à l’événement. La référence à Pâques était patrimonia­le, symbolique. Mais même là, elle était de trop.

Mais faut-il vraiment s’en surprendre?

On le sait, chaque année, d’une manière ou d’une autre, on trouve des zélés qui, pour la même raison, veulent gommer la référence à Noël.

Leur objectif, c’est d’effacer l’un après l’autre les symboles qui rappellent l’héritage chrétien du monde occidental.

On confond l’ouverture à l’autre avec le reniement de soi. On croit devoir s’effacer pour faire une place à l’étranger. On pense se grandir en s’abaissant.

CALENDRIER

Une question s’impose alors: devrons-nous éventuelle­ment renoncer au calendrier chrétien? Nous sommes en l’an 2017. 2017 années après la naissance de Jésus-christ.

Notre calendrier n’impose-t-il pas la figure du Christ comme marqueur central de notre rapport à l’histoire?

Est-ce qu’on ne fait pas ainsi violence à ceux qui ne croient pas en lui ou qui appartienn­ent à d’autres traditions religieuse­s?

Soyons-en assurés, un jour, on en arrivera à cela.

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