Les vedettes présentes en grand nombre
Ils sont connus et appréciés du public pour leur métier d’animateur, d’humoriste, de comédien, de chanteur. Mais souvent, ces artistes ont besoin de communiquer autre chose, de rejoindre différemment leur public, et c’est vers l’écriture qu’ils se tournen
On le constate en faisant le tour du Salon international du livre de Québec, qui se déroule j usqu’à demain au Centre des congrès. Les visages connus sont nombreux: Patrice Godin, Sophie Thibault, François Morency, Paul Daraîche, Jean-pier Gravel, Danielle Ouimet.
Pour François Morency, un livre était «le meilleur médium» pour publier Discussions avec mes parents.
«Je ne pouvais pas faire un show là-dessus, ni un numéro. [...] Mais écrire pour être lu et écrire pour être raconté verbalement, c’est très différent.»
Quant à Danielle Ouimet, qui vient de lancer son troisième livre, Mes amis, mes amours: ce que les hommes m’ont appris, l’écriture est «une suite logique» de sa carrière. Pour «mettre au point l’image [qu’elle a] toujours véhiculée», entre autres, et pour partager «les vraies choses» avec son public.
De son côté, Jean-pier Gravel, dont la mère est bibliothécaire, a toujours su qu’il allait un jour publier un livre. Il est au Salon du livre pour Moments (extra) ordinaires, où il donne la parole à des gens méconnus sur les plus beaux moments de leur existence. «Je n’avais pas envie d’écrire pour parler de moi, contrairement à ce que d’autres font», confiet-il entre deux dédicaces.
UNE LONGUEUR D’AVANCE
Est-ce que les personnalités publiques ont une longueur d’avance auprès du public parce qu’elles sont connues? Oui, confie François Morency, qui s’estime privilégié.
«On a une longueur d’avance dans les médias, précise-t-il. Je n’ai pas eu à cogner à bien des portes pour parler de mon livre. Je suis allé à toutes les émissions de radio, à Tout le monde en parle. Et même à ça, il y a du monde qui n’a aucune idée que j’ai lancé un livre. Je ne peux pas imaginer ce que c’est pour quelqu’un qui a un dixième de la couverture médiatique que j’ai eue.»
«Il y a des gars qui m’écrivent pour me dire que la dernière fois qu’ils ont lu un livre, c’est à l’école. Peut-être que ça ouvre la porte à ce qu’ils lisent autre chose par la suite», ajoute-t-il.
Jean-pier Gravel affirme que oui, les artistes ont une longueur d’avance face au public, entre autres au Salon du livre, parce qu’ils sont bons communicateurs: les gens vont plus facilement vers eux.
Mais d’un autre côté, il affirme qu’il y a des préjugés face aux artistes qui lancent des livres. «Les gens se disent: “Regarde, une autre vedette qui veut écrire un livre.” Le plus beau compliment qu’on m’a fait pour mon livre, ç’a été que je n’étais pas quelqu’un de connu qui voulait surfer là-dessus, et qu’il avait des qualités littéraires. Je n’ai volé la place de personne», dit le diplômé en journalisme écrit.