2016 Deuils en série
Depuis ses débuts, Le Journal de Québec a toujours suivi de près les faits et gestes des cinq maires qui ont dirigé les destinées de la Vieille-capitale. En 2016, Québec faisait ses adieux aux deux maires ayant le plus marqué son histoire contemporaine, J
Deux autres maires sont également décédés au cours des dix dernières années. La mairesse Andrée P. Boucher fut la première, en août 2007, et Jean Pelletier en janvier 2009.
BÉTON ET MODERNISME
Le dernier à mourir à l’âge de 97 ans, Gilles Lamontagne, fut maire de Québec de 1965 à 1977. Pendant ses trois mandats, il a modernisé la fonction publique municipale et les ressources humaines à la Ville. On lui doit entre autres l’usine d’épuration des eaux, le service des Sports et Loisirs, les HLM et l’aménagement de la colline Parlementaire. Avec le temps, on lui a reproché le bétonnage des berges de la rivière Saint-charles, l’aménagement de l’autoroute Dufferin-montmorency, la destruction du Faubourg Saint-louis et le mail Saint-roch.
DANS LA CONTINUITÉ
Son successeur et dauphin Jean Pelletier, avec qui le maire Lamontagne avait fondé le Parti civique au début des années 1960, a obtenu lui aussi trois mandats entre 1977 et 1989.
Sous sa gouverne, les systèmes de communication de la Ville se sont nettement améliorés. Les alentours de la gare du Palais furent développés avec la construction du Palais de justice et du siège social de la SAAQ. L’agrandissement du Colisée a permis aux Nordiques d’évoluer dans la LNH et la bibliothèque Gabrielle-roy fut érigée. La ville de Québec a été inscrite au Patrimoine de L’UNESCO. On lui a reproché de favoriser certains promoteurs immobiliers. De plus, la construction de l’îlot Saint-patrick sur la Grande-allée a passablement fait mal au Parti civique qui devait perdre le pouvoir, à la suite de son départ.
UN ÉLAN DE FRAÎCHEUR
De 1989 à 2005, Jean-paul L’allier redonnait ses lettres de noblesse à la Vieille-capitale. À la tête du Rassemblement populaire, il a complètement revampé le vieux quartier Saint-roch en réalisant des projets innovateurs en matière d’aménagement. Pendant ses quatre mandats et son règne de 16 ans, le plus long pour un maire dans l’histoire de Québec, il a démoli le mail Saint-roch, créé des espaces verts, nettoyé la rivière Saint-charles et revitalisé le centreville. Très actif sur le plan culturel, il a permis à de nombreux organismes de se réaliser. Il s’est aussi battu ardemment en faveur des fusions municipales, permettant ainsi à la ville de Québec de devenir une véritable capitale.
On lui a reproché le départ des Nordiques et l’épanouissement de la culture élitiste au détriment du sport et d’activités plus populaires. Son échec pour obtenir les Jeux de 2002 l’a longtemps hanté pendant qu’il était au pouvoir.
UN COURT MANDAT
La mairesse Andrée P. Boucher avait gouverné Sainte-foy de 1985 à 2002. Contre les fusions municipales, elle fut battue à Québec par Jean-paul L’allier, mais élue lorsqu’il démissionna en 2005. Elle exerça alors le pouvoir pendant moins de deux ans. Tous reconnaissaient sa simplicité, son intégrité et sa grande disponibilité. Elle croyait à une administration publique proche des citoyens et ne débordait pas d’enthousiasme pour les grands projets. La mort l’a fauchée en plein mandat et Régis Labeaume lui a succédé en 2007 ( à lire au début du cahier). Les prochaines élections ont lieu cette année. Au cours des 50 dernières années, aucun maire sortant n’a été battu aux élections municipales à Québec.