Québec se paye un clown !
Dans la foulée euphorique du 400 e anniversaire de Québec et histoire de moderniser l’image de la Vieille Capitale pour lui donner un élan de nouveauté, le maire Labeaume engageait Clotaire Rapaille, présumément connu à travers le monde en tant qu’expert sans pareil dans ce domaine. Cette annonce était faite en février 2010 et le maire Labeaume vantait les mérites de l’auteur de The Culture Code, un ouvrage traitant entre autres des études de marchés.En association avec Pôle Québec Chaudière-appalaches, le Bureau de la capitale nationale et l’office de Tourisme de Québec, la Ville de Québec accordait un contrat de 300 000$ à Clotaire Rapaille pour trouver le «code» de la ville. Quelques semaines plus tard, au cours d’une rencontre qui ressemblait davantage à un numéro de cirque qu’à une conférence de presse, «l’expert» expliquait sa démarche à coups de «wow», de «pfuitt» et de «schlak» auxquels personne ne comprit rien. Il déclara ensuite que les gens de Québec étaient «des masochistes fiers, mais névrosés, envieux des Montréalais», soulevant l’ire de la population. En épluchant son curriculum vitæ, les médias y découvrirent plusieurs anomalies et semi-vérités. Le maire Labeaume décida de le remercier de ses services et mit fin au contrat. L’idée du «code» fut abandonnée. Clotaire Rapaille quitta Québec plus riche de 250 000$ et, pendant plusieurs mois, les journalistes qui posèrent des questions sur le sujet furent vertement rabroués par le maire… de la Vieille Capitale. Après quelques mois, l'administration municipale trouva elle-même un nouveau slogan pour Québec: l'accent d'amérique, qui n'a pas su trouver son chemin dans la culture populaire.