Des sinistres meurtriers
Quelques mois après le gigantesque incendie de Lac-mégantic, le feu faisait à nouveau de nombreuses victimes à L’isle-verte. Les flammes s’attaquèrent à La Résidence du Havre, un immeuble d’une cinquantaine de logements pour personnes âgées autonomes et semi-autonomes.
Ce désastre survint peu après minuit le 23 janvier 2014, dans cette municipalité de quelque 1600 habitants située à une trentaine de kilomètres au nordest de Rivière-du-loup. Un problème électrique était à l’origine du drame. Une vingtaine de résidents qui
habitaient dans une aile récente du bâtiment, munie d’un mur pare-feu et de gicleurs, purent être évacués. Le bilan fut lourd, avec 32 décès dans le bâtiment principal qui n’était pas équipé adéquatement de
gicleurs. Dans son rapport publié un an après la tragédie de L’isle-verte, le commissaire aux Incendies Cyrille Delage critiquait également le manque de compétence des pompiers et du personnel de
l’établissement en matière d’évacuation de personnes semi-autonomes. Aucune accusation ne fut portée.
INCENDIE CRIMINEL
En 1969, un sinistre encore plus meurtrier survenait dans une résidence pour personnes âgées, située cette fois à une centaine de kilomètres au sud-est de Rivière-du-loup, dans le 2014 Témiscouata. Le Repos du Vieillard était un ancien hôtel converti en résidence à Notre-damedu-lac (population 2000 habitants). Le 2 décembre au matin, un incendie se déclarait dans le vieil immeuble en bois qui « flamba dans le temps de le dire », selon un témoin de l’époque qui se confia au Journal. Une trentaine de personnes réussirent à évacuer les lieux, mais 39 autres succombèrent.
À la suite d’une enquête, il s’avéra que Louis Chiasson, un homme de 64 ans, avait volontairement allumé l’incendie dans le but de le contrôler par la suite afin de passer pour un héros. Son plan échoua lamentablement et il fut condamné à la prison à perpétuité.
HOMICIDES INVOLONTAIRES
Un autre cas mémorable s’est déroulé dans la nuit du jour de l’an 1980 à Chapais, dans le centre du Québec, un autre petit village d’à peine 3000 habitants.
Florent Cantin, un jeune homme de 21 ans, s’amusait à passer la flamme de son briquet dans les décorations de Noël faites de branches de sapin. Le feu prit soudainement et se propagea dans la salle communautaire qui se transforma en brasier, piégeant les 300 personnes rassemblées pour fêter la nouvelle année.
Le bilan du sinistre fut catastrophique, avec 48 morts et 52 blessés. Le jeune homme fut accusé d’homicides involontaires et condamné à huit ans de prison. La Cour d’appel ramena plus tard cette peine à deux ans moins un jour d’incarcération.