Pas de chirurgies durant 3 semaines à La Pocatière
Les patients devront faire 70 km pour se faire opérer ou pour accoucher à Rivière-du-loup
LA POCATIÈRE | Le bloc opératoire de l’hôpital de La Pocatière sera fermé pendant trois semaines consécutives cet été, faute d’anesthésistes. Les chirurgies et accouchements devront se faire à Rivière-du-loup, près de 70 km plus loin.
Des situations aussi simples qu’une crise d’appendicite ou une dame âgée qu’on n’arrive pas à piquer pour lui administrer des médicaments par intraveineuse pourraient nécessiter un transfert vers l’hôpital de Rivière-duLoup pendant la période du 16 juillet au 6 août.
Les accouchements, à moins qu’ils soient imminents, devront être faits dans un autre hôpital, au cas où l’on aurait besoin d’un anesthésiste pour une péridurale ou en cas de complications nécessitant une césarienne, par exemple.
INQUIÉTUDES
Les élus sont catastrophés. Ils ont rencontré la direction du CISSS du BasSaint-laurent maintes fois pour partager leurs inquiétudes, et la possibilité que le bloc ferme pendant une période si longue est inacceptable à leurs yeux.
«De courtes périodes de découverture, ça passe toujours, mais trois semaines… ce sera quoi l’été prochain?» craint le préfet de la MRC de Kamouraska, Yvon Soucy.
Un médecin de famille à l’urgence de La Pocatière depuis plus de dix ans s’inquiète du précédent qui pourrait être créé.
«C’est clairement une réduction de services pour nos patients, et ce n’est pas banal», a dit Catherine Gélinas à l’hebdomadaire local Le Placoteux.
Elle espère que le CISSS ne minimi- sera pas la situation.
La Pocatière n’a plus d’anesthésistes depuis le printemps 2016, à la suite du départ à la retraite et du décès subit des deux spécialistes qui y pratiquaient.
L’administration garde son bloc opératoire ouvert de peine et de misère avec des médecins dépanneurs et une entente avec des spécialistes de Rivière-du-loup pour 16 semaines.
«On est en découverture complète, constante. On comble à la semaine», dit Lise Chabot, du CISSS du Bas-saint-laurent.
C’est pourquoi il a été décidé que le bloc fermerait pendant trois semaines, durant les vacances des chirurgiens. «C’est la meilleure solution à prendre compte tenu de la situation. Les chirur- giens sont au courant et sont en accord», croit Mme Chabot.
Dans le meilleur des mondes, le CISSS trouverait un anesthésiste pour venir pratiquer à temps plein, espère-t-on.
MATANE
L’hôpital de Matane, qui est à l’autre extrémité, à l’est du territoire baslaurentien, a vécu des situations similaires à deux reprises l’hiver dernier. Durant les Fêtes, six personnes avaient dû être transférées de Matane vers Rimouski, dont une qui allait être opérée.
Une femme avait dû accoucher le 23 décembre à 100 kilomètres de chez elle avant de retourner à Matane le lendemain avec son bébé.
« De courtes périodes De Découverture, ça passe toujours, mais trois semaines… ce sera quoi l’été prochain? » — Yvon Soucy, préfet de la MRC de Kamouraska