Le Journal de Quebec

Pas de chirurgies durant 3 semaines à La Pocatière

Les patients devront faire 70 km pour se faire opérer ou pour accoucher à Rivière-du-loup

- Stéphanie Gendron

LA POCATIÈRE | Le bloc opératoire de l’hôpital de La Pocatière sera fermé pendant trois semaines consécutiv­es cet été, faute d’anesthésis­tes. Les chirurgies et accoucheme­nts devront se faire à Rivière-du-loup, près de 70 km plus loin.

Des situations aussi simples qu’une crise d’appendicit­e ou une dame âgée qu’on n’arrive pas à piquer pour lui administre­r des médicament­s par intraveine­use pourraient nécessiter un transfert vers l’hôpital de Rivière-duLoup pendant la période du 16 juillet au 6 août.

Les accoucheme­nts, à moins qu’ils soient imminents, devront être faits dans un autre hôpital, au cas où l’on aurait besoin d’un anesthésis­te pour une péridurale ou en cas de complicati­ons nécessitan­t une césarienne, par exemple.

INQUIÉTUDE­S

Les élus sont catastroph­és. Ils ont rencontré la direction du CISSS du BasSaint-laurent maintes fois pour partager leurs inquiétude­s, et la possibilit­é que le bloc ferme pendant une période si longue est inacceptab­le à leurs yeux.

«De courtes périodes de découvertu­re, ça passe toujours, mais trois semaines… ce sera quoi l’été prochain?» craint le préfet de la MRC de Kamouraska, Yvon Soucy.

Un médecin de famille à l’urgence de La Pocatière depuis plus de dix ans s’inquiète du précédent qui pourrait être créé.

«C’est clairement une réduction de services pour nos patients, et ce n’est pas banal», a dit Catherine Gélinas à l’hebdomadai­re local Le Placoteux.

Elle espère que le CISSS ne minimi- sera pas la situation.

La Pocatière n’a plus d’anesthésis­tes depuis le printemps 2016, à la suite du départ à la retraite et du décès subit des deux spécialist­es qui y pratiquaie­nt.

L’administra­tion garde son bloc opératoire ouvert de peine et de misère avec des médecins dépanneurs et une entente avec des spécialist­es de Rivière-du-loup pour 16 semaines.

«On est en découvertu­re complète, constante. On comble à la semaine», dit Lise Chabot, du CISSS du Bas-saint-laurent.

C’est pourquoi il a été décidé que le bloc fermerait pendant trois semaines, durant les vacances des chirurgien­s. «C’est la meilleure solution à prendre compte tenu de la situation. Les chirur- giens sont au courant et sont en accord», croit Mme Chabot.

Dans le meilleur des mondes, le CISSS trouverait un anesthésis­te pour venir pratiquer à temps plein, espère-t-on.

MATANE

L’hôpital de Matane, qui est à l’autre extrémité, à l’est du territoire baslaurent­ien, a vécu des situations similaires à deux reprises l’hiver dernier. Durant les Fêtes, six personnes avaient dû être transférée­s de Matane vers Rimouski, dont une qui allait être opérée.

Une femme avait dû accoucher le 23 décembre à 100 kilomètres de chez elle avant de retourner à Matane le lendemain avec son bébé.

« De courtes périodes De Découvertu­re, ça passe toujours, mais trois semaines… ce sera quoi l’été prochain? » — Yvon Soucy, préfet de la MRC de Kamouraska

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