Fin de campagne présidentielle tendue en France après l’attentat
PARIS | (AFP) L’attaque qui a coûté la vie à un policier et fait trois blessés jeudi soir sur les Champs-élysées à Paris a fait monter la tension à deux jours du premier tour de l’élection présidentielle. Qualifié de «lâche et barbare» par les grandes organisations musulmanes de France, cet attentat a poussé certains candidats à la présidence à annuler leurs déplacements, mais a dominé les discours au dernier jour de la campagne qui se terminait hier soir à minuit
Dans ce climat tendu, le président François Hollande a assuré que tout serait fait pour sécuriser le vote: 50 000 policiers et gendarmes et 7000 militaires seront mobilisés demain pour le premier tour du scrutin.
Cette attaque au coeur de Paris aurat-elle un impact sur l’élection, dont les quatre favoris sont dans un mouchoir de poche? Elle pourrait «être en mesure de faire bouger les lignes et res- serrer les écarts», estime l’institut de sondages BVA.
instrumentaliser le drame
Hier matin, les candidats de droite et d’extrême droite se sont saisis du sujet, appelant le gouvernement à durcir drastiquement une lutte antiterroriste qu’ils jugent insuffisante.
La chef du Front national, Marine Le Pen, a réclamé l’adoption immédiate d’une «réponse sécuritaire plus globale». Le conservateur François Fillon a appelé à être «lucide» sur une «guerre qui sera longue» et promis d’appliquer d’«une main de fer» des mesures sécuritaires draconiennes.
Le premier ministre les a en retour accusés d’«instrumentaliser» l’événement, reprochant notamment à Mme Le Pen d’ «exploiter sans vergogne la peur et l’émotion à des fins exclusivement politiciennes».