Trudeau promet de défendre les agriculteurs
Le premier ministre répond à ceux qui le traitent de «mollasson» face au président Donald Trump
OTTAWA | (Agence QMI) Répondant aux critiques de l’opposition qui l’estiment «mollasson» vis-à-vis de Donald Trump, Justin Trudeau soutient qu’il défendra bec et ongle les agriculteurs canadiens.
«Il n’y a pas un pays dans le monde qui n’appuie pas ses agriculteurs. Et l’approche qu’on a ici est bonne», a déclaré M. Trudeau à Ottawa, hier, lors d’un point de presse à l’occasion de la visite officielle du premier ministre italien, Paolo Gentiloni.
Jeudi, dans le Bureau ovale, le président Trump avait dit que «ce que le [Canada] a fait à nos travailleurs agricoles laitiers est une honte».
«J’ai passé du temps avec des producteurs dans le Wisconsin. [...] Il y a des fermiers dans le Wisconsin et l’état de New York qui sont poussés à la faillite. Ce qui se passe au nord de notre frontière touche aussi nos travailleurs forestiers», avait-il renchéri.
PAS D’HUILE SUR LE FEU
Message politique visant à plaire à l’électorat américain ou menace sérieuse du président Trump?
Questionné à ce sujet vendredi, Justin Trudeau a évité de jeter de l’huile sur le feu, réitérant avoir l’intention de «continuer à défendre la gestion de l’offre», qui assure un revenu minimum aux agriculteurs d’ici.
«Évidemment, entre pays amis et alliés, il va y avoir des enjeux qui vont être soulevés de temps en temps, qui vont exiger un peu plus de discussions et de négociations», a dit le premier ministre Trudeau.
«Mais nous allons toujours approcher ces enjeux-là avec des arguments ancrés dans les faits, avec une défense de nos intérêts, de façon respectueuse et collaborative», a-t-il poursuivi.
Trudeau fait preuve de «mollesse» selon les conservateurs
Le député conservateur Alain Rayes estime pour sa part que le premier ministre fait preuve de «mollesse» envers son homologue américain concernant la gestion de l’offre.
FEU DE BOIS
Idem au chapitre du bois d’oeuvre, dont le conflit entre Ottawa et Washington ne fait que s’aggraver, à son avis.
«Le premier ministre doit s’affirmer. Les États-unis sont extrêmement puissants, mais en même temps, ce n’est pas à eux à dicter les règles au Canada», a-t-il affirmé en entrevue téléphonique.
Par ailleurs, les chefs canadien et italien ont profité de leur rencontre à Ottawa pour préparer le terrain en vue du Sommet du G7 qui aura lieu à la fin mai, en Sicile.
À cette occasion, il sera notamment question des enjeux de sécurité, des changements climatiques et des réfugiés.
Justin Trudeau profitera aussi de son passage en Italie pour rencontrer le pape François au Vatican.